Le contrôleur de l’État, Matanyahu Engelman, a annoncé qu’un rapport prochainement publié sur le festival Nova contiendra des conclusions sévères à l’encontre de hauts responsables.

S’exprimant lors de la conférence sur la sécurité et la technologie organisée par Makor Rishon et le Centre académique Lev, il a précisé que l’enquête couvre l’ensemble des acteurs impliqués dans les événements du 7 octobre.

« Nous examinons tout le monde : les autorités locales, la police, l’armée, les organisateurs de la fête… Ce rapport est prêt depuis plus de six mois », a déclaré Engelman en dénonçant les obstacles qui ont retardé sa publication : « l’opposition de la Cour suprême, de la conseillère juridique du gouvernement et de l’armée elle-même », qui ont, selon ses dires, empêché ses services d’agir librement.

Il a affirmé qu'un accord récent avec le nouveau chef d’état-major permet désormais d’élargir l’enquête aux « défaillances systémiques au sein de l’armée ». Engelman assure que le rapport sera bientôt finalisé : « Les citoyens d’Israël méritent ce rapport depuis longtemps. Il apportera un éclairage différent de celui de l’enquête interne de Tsahal, en révélant de nombreux processus restés dans l’ombre, y compris au sein des plus hauts échelons de l’État. »

Critiquant les limites des enquêtes internes menées par l’armée, le contrôleur affirme : « Tsahal examine d’abord ses propres actions. Le contrôleur de l'Etat examine l’ensemble des responsabilités : le gouvernement, les forces de sécurité, les interactions entre les différentes entités. » Il ajoute que l’analyse visera « les plus hauts niveaux de responsabilité, car ce sont eux qui doivent rendre des comptes ».

Engelman a insisté sur la nécessité d’un audit indépendant : « Les enquêtes internes sont importantes, mais elles ne remplacent en aucun cas une critique externe rigoureuse. C’est même indispensable, car les enquêtes de Tsahal concernent principalement les niveaux opérationnels sur le terrain. Nous, nous voulons comprendre ce qu’il s’est passé avant et pendant le 7 octobre : à quoi s’occupait le Premier ministre ? Le ministre de la Défense ? Le chef du Shin Bet, le chef d’état-major, les responsables du renseignement militaire et de l’armée de l’air ? Les citoyens ont droit à des réponses. »

Enfin, le contrôleur a évoqué les réticences du chef de l’opposition, Yaïr Lapid, à collaborer avec l’enquête. « Il n’a pas vraiment coopéré, ce qui est inacceptable. Je le lui ai écrit. Toute personne ayant exercé des responsabilités, et a fortiori un ancien Premier ministre, doit se soumettre à l’audit de l’État. » Engelman conclut : « Chaque acteur, du plus haut au plus modeste, doit coopérer. Nous les examinerons tous. »