Les rabbins ultra-orthodoxes ont fixé un calendrier clair : ils souhaitent qu’une version de la loi sur l’exemption du service militaire soit finalisée d’ici la fête de Shavouot, qui commence le 1er juin La décision finale devrait toutefois être prise après les célébrations, lundi prochain.

« Il y a des obstacles concernant la loi sur le service militaire. Si nous constatons qu’ils sont insurmontables, il n’y a aucune raison de rester dans ce gouvernement. » a averti le rav Dov Landau, l’une des figures de proue du courant lituanien. Il a adressé une lettre ouverte adressée aux étudiants des yeshivot : « Si, à Dieu ne plaise, des jeunes sont enrôlés de force, nous ne pourrons pas rester les bras croisés et serons contraints d’agir d’une manière que nous préférerions éviter. Nous sommes tous unis pour défendre chaque élève menacé d’enrôlement. »

Le Rav Dov Landau, crédit : Chaim Goldberg/Flash90

Lors d’un discours enflammé à la conférence de Sderot sur la société et l’éducation, le ministre des Affaires sociales Yaakov Margi du Shas a fustigé les opposants à la loi : « Ceux qui s’y opposent ne veulent pas vraiment enrôler les ultra-orthodoxes. Ils ne cherchent pas de solution, ils veulent le conflit, ils veulent diviser la société israélienne, comme si elle n’était pas déjà assez fracturée. »

Dans ce contexte tendu, en coulisses, Benyamin Netanyahu multiplie les gestes d’apaisement. Il a donné instruction de préparer l’adoption anticipée du budget d’État dès le mois d’août, avec en ligne de mire une compensation financière destinée aux partis ultra-orthodoxes afin de s’assurer leur fidélité au sein de la coalition. Un budget « séduisant » qui, bien qu’il ne résolve pas la question de la conscription, pourrait contribuer à calmer les tensions.

La proposition de loi, actuellement examinée par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, ne sera soumise qu’après Shavouot.