Face à la polémique croissante sur sa présence en Israël, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a tenu à clarifier fermement la position du groupe. "Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de magasins Carrefour dans un territoire occupé", a-t-il déclaré mercredi, évoquant des "fake news" diffusées autour de la chaîne de distribution. Il a rappelé que les contrats de franchise de Carrefour interdisent formellement toute implantation dans des zones "sous occupation".
Interpellé lors de l’assemblée générale du groupe par un représentant de la CGT, Bompard a insisté sur la "stricte neutralité politique" de l’entreprise dans le conflit israélo-palestinien. "Nous avons plus de 55 000 personnes qui travaillent pour nos franchisés au Moyen-Orient. Nous ne faisons aucune politique", a-t-il martelé. Il a aussi regretté que l’enseigne soit associée à tort à des accusations de complicité dans la "colonisation", dénonçant une "assimilation injuste mais réelle".
L’affaire survient dans un contexte international tendu, alors que la guerre entre Israël et le Hamas a ravivé les appels au boycott contre les entreprises actives dans la région. Une actionnaire a notamment exprimé sa crainte que cette image négative entache durablement la réputation du groupe à l'international.
Carrefour a fait son entrée sur le marché israélien en mars 2022, à travers un accord de franchise avec Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan. Un an plus tard, Alexandre Bompard inaugurait personnellement un premier hypermarché à Ra’anana, dans la banlieue de Tel Aviv. À l’époque, l’ouverture de 50 magasins sous l’enseigne Carrefour avait été annoncée. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait alors salué l’initiative, y voyant "une excellente nouvelle pour les citoyens d’Israël".