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Strasbourg : la Licra suspend son partenariat avec la municipalité

Lors d'une réception en l’honneur d’une délégation palestinienne du camp de réfugiés d’Aïda, en Judée-Samarie à l'Hôtel de Ville, la maire, Jeanne Barseghian, keffieh autour du cou, a reçu une carte du Proche-Orient sur laquelle l’État d’Israël avait été recouvert par le drapeau palestinien.

2 minutes
28 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Strasbourg : la Licra suspend son partenariat avec la municipalité
Istock

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La décision de la maire de Strasbourg de geler le jumelage entre sa ville et Ramat Gan, localité israélienne située dans la banlieue de Tel-Aviv, continue de provoquer des remous. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme -Licra- a annoncé suspendre toute collaboration avec la mairie, dénonçant une dérive idéologique "aux accents antisionistes".

La mesure municipale, officialisée à l’occasion d’une réception en l’honneur d’une délégation palestinienne du camp de réfugiés d’Aïda, en Judée-Samarie, a suscité une vive émotion. Non seulement Strasbourg a gelé ses liens historiques avec Ramat Gan, mais la maire, Jeanne Barseghian, a également évoqué un projet de jumelage avec le camp palestinien. Lors de cette réception, organisée le samedi 25 mai à l’Hôtel de Ville, l’élue écologiste a posé avec un keffieh autour du cou et reçu, de la part de ses invités, une carte du Proche-Orient sur laquelle l’État d’Israël avait été tout simplement effacé, recouvert par le drapeau palestinien.

Pour la Licra, ce geste symbolique ne relève pas de l’ignorance mais d’un positionnement politique lourd de conséquences. « Dans un contexte de guerre qui bouleverse profondément la région et qui alimente une flambée d’actes antisémites en France depuis le 7 octobre, il est impératif que les élus fassent preuve d’un sens aigu des responsabilités », écrit l’organisation dans un communiqué publié sur X enjoignant la maire à « ne pas souffler sur les braises » et à tenir un discours « de justice et de paix ».

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L’organisation rappelle que l'engagement municipal, en particulier lorsqu’il touche aux symboles, doit préserver la concorde nationale. « Vous avez, Madame la Maire, hélas dérogé à ces principes, instillant un profond malaise non seulement chez une partie des Strasbourgeois, mais plus largement parmi les citoyens de notre pays », déplore-t-elle.

Dans la foulée, la Licra et les organisateurs du Festival Joséphine Baker ont annoncé la suspension d’une action éducative prévue pour le mois de juin en partenariat avec la ville. « Ce militantisme aux relents antisionistes ne peut en aucun cas être compatible avec les valeurs universalistes que nous portons ».

La Licra demande désormais à Jeanne Barseghian de clarifier publiquement sa position et de désavouer ce qu’elle qualifie de « cadeau empoisonné » — en référence à la carte remise le 24 mai, dans un lieu qui symbolise les institutions républicaines.

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