Badra Yossef, l’une des dernières membres de la communauté juive encore présente au Yémen, a quitté le pays il y a environ un mois et demi et a immigré en Israël.

Jusqu’à récemment, elle vivait dans la région d’Arhab, au nord de la capitale Sanaa, avec son époux, Yehiya Yossef, décédé il y a environ un an. À sa mort, il a été enterré avec l’aide de voisins musulmans, ainsi que d’un Juif venu spécialement de la ville de Raïda, au Yémen, pour veiller au respect des rites funéraires selon la tradition juive.

Il resterait aujourd’hui seulement quatre Juifs au Yémen, dont l’un est emprisonné depuis 2015 pour sa participation présumée à l'envoi d’un Sefer Torah vers Israël.

Yehiya Yossef avait toujours refusé d’émigrer, choisissant de rester au Yémen avec son épouse malgré les pressions et les conditions difficiles. Décédé à plus de cent ans, il avait rejeté à plusieurs reprises les offres de quitter le Yémen pour Israël, malgré les harcèlements subis de la part des milices houthies.Ce n’est qu’après son décès, et en raison de maladies persistantes, que Badra a finalement accepté les appels de sa famille vivant à l’étranger et a quitté le pays.

Le journaliste yéménite Ali Ibrahim al-Moshki a publié un message sur sa page Facebook évoquant ce départ : « Tante Badra et son mari Yehiya Yossef faisaient partie des Juifs du Yémen qui aimaient profondément leur patrie et y ont vécu à travers les bons et les mauvais jours. »