La Gendarmerie royale du Canada (GRC) mène actuellement une enquête criminelle contre des soldats canadiens ayant servi dans l'armée israélienne, selon des informations révélées mardi par le Toronto Star. L'investigation porte sur des soupçons de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité présumés commis lors du conflit à Gaza.
Cette enquête "structurelle", selon les termes de la GRC, s'inscrit dans le cadre du Programme canadien sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre (PCHCCG). Ce programme fédéral coordonne les efforts de la police fédérale, du ministère de la Justice et des autorités frontalières et d'immigration.
L'investigation vise spécifiquement des citoyens canadiens suspectés d'implication dans des crimes présumés durant leur service militaire au sein de Tsahal pendant la guerre de Gaza.
Contrairement aux enquêtes menées sur les crimes de guerre en Ukraine - qui ont bénéficié d'une large communication publique, d'un site internet dédié et d'une ligne téléphonique - cette investigation liée au "conflit entre Israël et Hamas" n'a fait l'objet d'aucune communication officielle.
Les autorités précisent que l'enquête pourrait comprendre "la collecte de preuves, le partage d'informations avec les autorités internationales, et éventuellement le dépôt d'actes d'accusation au Canada".
Le ministère de la Justice canadien explique que "le programme vise à empêcher que le Canada devienne un refuge sûr pour les criminels de guerre, et à œuvrer pour la responsabilité et l'application de la loi concernant des actes d'atrocité présumés - que ce soit par le partage de preuves avec d'autres autorités ou par des procès au Canada".
Cette révélation suscite de vives préoccupations au sein de la communauté juive et israélienne du Canada. De nombreux Canadiens ayant servi dans Tsahal, notamment comme "soldats isolés" (volontaires étrangers), expriment désormais des craintes concernant d'éventuelles poursuites judiciaires à leur retour dans le pays.
A ce jour, aucune enquête visant des soldats de Tsahal pour des crimes de guerre présumés n'a abouti.