Malgré les critiques virulentes de certains gouvernements européens à l’égard d’Israël, la demande pour ses équipements militaires n’a jamais été aussi forte. Le ministère israélien de la Défense a annoncé mercredi un nouveau record : 14,795 milliards de dollars d’exportations en 2024 - 13 milliards d'euros- soit une hausse de 13 % par rapport à 2023.
Plus de la moitié de ces contrats dépassent chacun les 100 millions de dollars, et plus de la moitié ont été signés avec des pays d’Europe. Un paradoxe apparent, alors que plusieurs de ces mêmes capitales figurent parmi les voix les plus critiques du gouvernement israélien sur la scène internationale. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les pays européens ont multiplié leurs budgets militaires, inquiets pour leur propre sécurité. Une inquiétude qui pourrait s’amplifier avec les signaux envoyés par l’administration Trump, qui montre peu d’empressement à continuer de garantir la sécurité du Vieux Continent.
La performance opérationnelle d’Israël face au Hamas, au Hezbollah, aux Houthis et à l’Iran a, selon le ministre de la Défense Israël Katz, renforcé l’attractivité de ses systèmes d’armement. À elle seule, la catégorie des systèmes de défense aérienne – Dôme de Fer, Fronde de David, Flèche – a représenté 48 % des ventes, contre 36 % l’année précédente. Les technologies spatiales et aéronautiques sont passées de 2 % à 8 %, et les véhicules blindés ont atteint 9 %.,Les drones, en revanche, ont connu une baisse relative et représentent désormais 8 % des exportations, à égalité avec les radars et systèmes de guerre électronique.
Si l’Europe monte en flèche, l’Asie-Pacifique recule à 23 %, contre 30 % certaines années précédentes. L’Amérique du Nord reste stable à 9 %. Quant aux pays signataires des Accords d’Abraham, qui avaient généré 23 % des ventes en 2022, ils ne comptent plus que pour 12 % en 2024.