C’est une première en Israël et un événement spectaculaire dans le monde de l’archéologie : un sarcophage romain en marbre, finement sculpté, a été mis au jour à Césarée lors de fouilles dirigées par l’Autorité des antiquités d’Israël, à l’initiative de la Caesarea Development Corporation. Sur ce cercueil antique figure une scène étonnante : un concours de boisson opposant Dionysos -ou Bacchus-, dieu du vin, à Héraclès -Hercule- le célèbre héros de la mythologie .
La découverte sera dévoilée au public aujourd'hui, à l’occasion de la conférence annuelle de l’Autorité des antiquités pour la région Centre, consacrée cette année au thème de « La fête », au musée Eretz Israël de Tel Aviv, en partenariat avec l’Université de Tel Aviv et l’Université Bar-Ilan.
Autorité des antiquités d'Israël
Le sarcophage, brisé, a été confié aux experts en conservation de l’Autorité. Les restaurateurs ont mené un travail minutieux de nettoyage et d’assemblage. Grâce à leur intervention, les scènes sculptées ont pu être révélées dans toute leur richesse : au centre, Dionysos trône, entouré d’une joyeuse procession de personnages mythologiques — Ménades, satyres, Hermès, Pan, lions et tigres.
Les cortèges dionysiaques sont bien connus dans l’art funéraire romain des IIe et IIIe siècles, mais cette scène spécifique est surtout connue ici par des mosaïques, comme à Sepphoris en Galilée ou Antioche en Turquie. Ici, l’ivresse et la danse semblent accompagner le défunt dans son ultime voyage, symbolisant une forme de libération, une transition vers l’au-delà. Ce sarcophage illustre une conception singulière de la mort : non pas comme une fin, mais comme le début d’une autre vie.
Autorité des antiquités d'Israël
Et le gagnant du concours de boisson ? À en juger par l’état d’Hercule, représenté affalé sur une peau de lion, une coupe à la maini, ne fait aucun doute que Dionysos l’a emporté.
Le sarcophage a été retrouvé en dehors des murs connus de Césarée, dans une zone où d'autres vestiges ont été découverts. Une indication, selon les chercheurs, que l’étendue réelle de la ville antique était bien plus vaste – et plus riche en trésors – qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Et pour Eli Escusido, directeur de l’Autorité des antiquités d’Israël, « cette découverte fascinante met en lumière la manière dont les Romains concevaient la vie, la foi, la mort.»