La France a exprimé jeudi sa "vive inquiétude" concernant les projets iraniens d'expansion de ses capacités d'enrichissement d'uranium, marquant une nouvelle escalade.
La France accuse l'Iran d'une escalade "délibérée" des tensions nucléaires, suite à une résolution de l'agence atomique de l'ONU (AIEA) déclarant Téhéran en violation de ses obligations. "Nous prenons note avec une vive inquiétude des différentes déclarations concernant une augmentation significative des capacités d'enrichissement, et notamment la mise en place de nouvelles infrastructures. Nous condamnons fermement ces déclarations", a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Selon la télévision d'État iranienne, ces annonces constituent une réponse directe à une décision de l'Agence internationale de l'énergie atomique accusant l'Iran de violer ses engagements en matière de non-prolifération nucléaire. Les mesures de rétorsion annoncées par Téhéran comprennent deux volets majeurs.
D'une part, l'ouverture d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium, qui viendrait s'ajouter aux installations existantes et marquerait une expansion significative des capacités nucléaires iraniennes. D'autre part, la modernisation des centrifugeuses de l'installation souterraine de Fordow, située près de la ville de Qom.
Le complexe de Fordow revêt une importance stratégique particulière dans le programme nucléaire iranien. Cette installation souterraine, construite dans une montagne pour la protéger d'éventuelles frappes aériennes, était au cœur des préoccupations internationales lors des précédentes négociations nucléaires.
La modernisation des centrifugeuses de ce site pourrait permettre à l'Iran d'accélérer considérablement sa production d'uranium enrichi, rapprochant potentiellement le pays du seuil nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires. La volonté de Téhéran de poursuivre l'enrichissement d'uranium coûte que coûte est d'ailleurs au coeur des blocages dans les négociations nucléaires américano-iraniennes.