Alors que la tension atteint son paroxysme au Moyen-Orient, la France s’emploie discrètement à convaincre les États-Unis de ne pas s’engager militairement aux côtés d’Israël contre l’Iran. C’est ce qu’a confié à N12 Ofer Bronstein, conseiller du président Emmanuel Macron pour le Proche-Orient, révélant aussi que Paris entend pousser Téhéran à revenir à l’accord nucléaire de 2015, mais sous des « conditions améliorées » pour les puissances occidentales.
« La position française est claire : nous voulons un retour à l’accord de 2015, mais avec une clause additionnelle sur les missiles balistiques iraniens », a expliqué Ofer Bronstein. Selon lui, Paris exigera également des restrictions plus strictes sur l’enrichissement d’uranium.
Une rencontre est prévue ce jour entre les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, et le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. Un sommet qui pourrait marquer le premier dialogue direct entre Téhéran et les puissances européennes depuis le début du conflit. Si la rencontre se confirme, elle serait l’occasion pour Paris de défendre sa ligne : éviter l’escalade, privilégier le canal diplomatique et empêcher l’implication américaine dans les opérations israéliennes.
« Le régime iranien est très affaibli. Économiquement et politiquement, il traverse une crise profonde. On espère qu’il reviendra à la raison et acceptera les conditions », estime Bronstein, tout en précisant que malgré les déclarations de fermeté de Téhéran, des messages plus conciliants sont transmis en coulisses. « La France est en contact avec les Iraniens, et les discussions en arrière-plan sont bien réelles. »
Alors qu’Israël espère une participation américaine dans une éventuelle frappe contre le site nucléaire de Fordo, la France, elle, s’oppose à toute intervention. Emmanuel Macron privilégie l’apaisement et met en garde contre un engrenage incontrôlable. Dans une déclaration récente, il a appelé à « cesser d’urgence les opérations militaires », exprimant sa préoccupation face aux frappes israéliennes visant des cibles qui, selon lui, ne sont pas liées aux installations nucléaires ou balistiques iraniennes.
Le contraste est frappant avec la position du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a au contraire salué le courage d’Israël. « Israël fait le sale boulot pour nous tous. Je respecte profondément la détermination du gouvernement et de l’armée israéliens », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte de divergences européennes, les regards se tournent vers Washington. Donald Trump, bien que selon plusieurs sources il ait déjà validé un plan de frappe contre l’Iran, le président a annoncé qu'il se laissait deux semaines pour prendre sa décision.