Israël, une puissance incontestée ?
Le Middle East Eye publie un article titré : « D’Al-Naksa à l’Iran : Israël veut façonner un nouveau Moyen-Orient ». Selon cette analyse, les dernières offensives israéliennes – contre le Hamas, le Hezbollah et jusqu’à l’Iran – ne seraient pas simplement une réponse militaire, mais l’expression d’une ambition géopolitique assumée.
« Israël dispose aujourd’hui d’une supériorité technologique et militaire totale », affirme le chercheur Amin Kamourieh, qui souligne l’écart entre une armée israélienne à la pointe de l’innovation et des adversaires restés aux tactiques du siècle dernier. Le journaliste Ali Awda compare même la situation actuelle aux bouleversements postérieurs à la guerre des Six Jours.
Des experts cités dans l’article évoquent un tournant stratégique : pour eux, les frappes israéliennes en Syrie, au Liban et en Iran viseraient à « redéfinir les équilibres régionaux », à la manière des accords de paix qui ont suivi les conflits de 1967 et 1973.
La Chine en quête de stabilité
Selon le Wall Street Journal, Pékin, lassé de l’instabilité chronique du Moyen-Orient, envisage de se détourner du pétrole iranien au profit d’un partenariat énergétique renforcé avec la Russie. Le projet du gazoduc « Force de Sibérie 2 », longtemps bloqué, serait relancé. En toile de fond : la guerre Israël-Iran et la crainte chinoise de voir le détroit d’Ormuz – par où transite 30 % de son gaz naturel liquéfié – devenir un point de rupture.
Aujourd’hui, malgré les sanctions, plus de 90 % du pétrole iranien est écoulé en Chine. Mais les stratèges chinois réfléchissent à réduire cette dépendance. Moscou, de son côté, verrait dans ce réajustement une opportunité pour financer son effort de guerre en Ukraine.
Netanyahu à un tournant ?
Dans le New York Times, des analystes estiment que Benyamin Netanyahou, longtemps critiqué pour son refus de clore la guerre à Gaza, pourrait être tenté par un changement de cap. Les frappes contre l’Iran ont ravivé son capital politique, et certains de ses anciens proches y voient une opportunité rare de faire aboutir un accord.
« Il est aujourd’hui dans une position de force comme il ne l’a plus été depuis des années », confie l’analyste Mitchell Barak. Pourtant, rien n’indique que le Premier ministre israélien soit prêt à assouplir sa position vis-à-vis du Hamas. Il pourrait attendre la pause parlementaire estivale, période durant laquelle son gouvernement ne peut être renversé.
Une victoire pour qui ?
Dans The Guardian, un article souligne que chaque acteur – Israël, les États-Unis, l’Iran – revendique sa propre forme de victoire après la récente escalade. Mais selon les experts, les véritables gagnants ne seront visibles qu’à long terme.
Certes, les frappes israélo-américaines ont infligé des dégâts considérables aux infrastructures nucléaires iraniennes, comme en témoignent des images satellites montrant des cratères béants à Fordo et Natanz. Mais les inquiétudes persistent sur les capacités restantes de l’Iran. Le sort du stock d’uranium hautement enrichi est incertain, et Téhéran pourrait encore, en moins de six mois, produire de quoi fabriquer plusieurs ogives nucléaires.