Après la confrontation avec l'Iran, les efforts diplomatiques s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et obtenir la libération des otages.
Le président américain Donald Trump a fait de la résolution du conflit gazaoui une priorité, déclarant ce week-end que "tous les efforts étaient désormais concentrés sur la fin de la guerre et le retour des otages", dans la perspective d'élargir les accords d'Abraham.
Lors d'une conférence de presse dans le Bureau ovale samedi, Trump, interrogé sur l'évolution des combats dans la bande de Gaza, a déclaré de manière inattendue : « Je pense que nous parviendrons à un cessez-le-feu à Gaza d'ici la semaine prochaine".
Ron Dermer, secrétaire d'État israélien chargé des négociations, doit se rendre aux États-Unis dimanche soir pour rencontrer l'équipe Trump et l'envoyé spécial Steve Witkoff. Une visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Washington est également à l'étude, conditionnée aux avancées des pourparlers.
Un projet d'accord en deux phases
Selon trois sources proches des négociations, les contours d'un accord se dessinent :
Phase 1 - Cessez-le-feu de 60 jours :
Libération de 10 otages vivants et 15 corps d'otages décédés
La majorité des libérations aurait lieu dans les premiers jours
Échange contre des terroristes palestiniens détenus en Israël
Transmission d'informations complètes sur l'état de santé des otages restants
Accès de la Croix-Rouge aux otages pour soins médicaux
Intensification de l'aide humanitaire avec supervision internationale
Retrait israélien partiel et progressif
Garanties américaines : Les États-Unis s'engageraient à poursuivre le cessez-le-feu et les négociations au-delà de 60 jours, même si les pourparlers ne sont pas achevés. La libération des otages se poursuivrait également durant cette période.
Le Hamas sous pression
Le principal obstacle demeure le refus du Hamas d'accepter les conditions de fin de guerre, incluant son désarmement et l'exil de ses dirigeants. Selon une source arabe impliquée dans les négociations, des médiateurs ont transmis un ultimatum à l'organisation terroriste : sans accord, Israël déploierait "toute sa force contre le Hamas, sans restriction américaine". Le message souligne que l'organisation, désormais privée de soutiens internationaux significatifs, risque de "disparaître complètement" si elle maintient son intransigeance.
La question épineuse de la phase 2
La deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre, soulève des défis majeurs. Plusieurs propositions prévoient le déploiement d'une force multinationale incluant des composantes arabes, américaines et internationales pour assurer la sécurité dans la bande de Gaza.
Cependant, aucune partie n'accepte de déployer des forces tant que le Hamas conserve son arsenal. Une source saoudienne a confié que "si les membres du Hamas possédaient ne serait-ce qu'une seule Kalachnikov, il était évident qu'ils l'utiliseraient contre quiconque tenterait de rétablir l'ordre."
Points de blocage persistants
Plusieurs questions techniques restent non résolues :
La remise des cartes détaillées du réseau de tunnels
Le sort des armes lourdes du Hamas (roquettes, mortiers, explosifs)
Les modalités de désarmement progressif
Prochaines étapes
Les différentes versions des propositions sont actuellement entre les mains des parties. Des progrès significatifs sont attendus lors de la tenue de pourparlers directs entre les délégations israélienne et du Hamas, prévus au Caire ou à Doha. La participation de Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump, à ces négociations est considérée comme un facteur déterminant pour débloquer la situation.
Israël aurait selon les sources accepté la majorité des propositions, contrairement au Hamas qui maintient ses réserves sur plusieurs points cruciaux.