Au lendemain de la guerre contre l’Iran, et alors même qu’un autre soldat israélien tombait au combat dans la bande de Gaza, les partis ultra-orthodoxes haussent le ton. Ils exigent l’élaboration immédiate d’un projet de loi visant à exempter les étudiants des yeshivot du service militaire, faute de quoi ils menacent de paralyser à nouveau les travaux de la coalition.
Lors de la réunion de la faction politique de Yahadout HaTorah prévue lundi, les élus décideront s’ils poursuivent leur boycott des votes en séance plénière du mercredi, comme ils le font depuis le début de la session d’été, ou s’ils reviennent à une coopération parlementaire. Des responsables du parti ont déclaré : « On nous avait promis une loi sur la conscription juste après la guerre – et voilà que ça traîne encore, qu’on nous évite, qu’on nous trompe. Notre patience est à bout. On ne peut pas continuer comme si de rien n’était. »
En coulisses, le gouvernement tente d’élaborer une ébauche de texte dans les deux jours à venir, afin d’éviter une nouvelle semaine sans le soutien des partis haredim. Leur décision de bloquer le fonctionnement de la coalition a déjà retardé plusieurs textes de loi portés par l’exécutif.
Pendant le conflit avec l’Iran, le secrétaire du gouvernement, l’avocat Yossi Fuchs, avait déjà indiqué que la coalition préparait une présentation du projet de loi dès la fin des opérations militaires. Il avait affirmé que « les conseillers juridiques travaillent depuis plusieurs jours à finaliser la rédaction de la loi, pour que nous puissions la soumettre dès la fin de la guerre, avant la pause parlementaire ».
À l’origine, les partis ultra-orthodoxes avaient fixé la fête de Chavouot comme date limite pour résoudre la question, mais le boycott s’est poursuivi même après cette échéance – jusqu’au déclenchement de l’opération « Im Kélavi » contre l’Iran. Conséquence directe : la coalition a été contrainte de retirer ou de repousser plusieurs propositions de loi.
Parmi les textes retardés figurent :
La proposition de scinder les fonctions du conseiller juridique du gouvernement ;
Celle imposant la présence d’auto-injecteurs d’épinéphrine (Epipen) dans les avions et trains ;
Une proposition visant à élargir la loi de protection du public contre les infractions sexuelles ;
Un texte prévoyant la création d’un comité d’aide interministériel aux familles de disparus ;
Et une autre garantissant le droit à la présence d’un avocat lors de l’interrogatoire policier de mineurs.