L’opération militaire israélienne «Am ke'lavi», qui a duré seulement 12 jours, a coûté plusieurs dizaines de milliards de shekels à l’économie israélienne : environ 20 milliards de shekels - un peu plus de 5 milliards d'euros- couvrant à la fois les coûts de défense — notamment les interceptions de missiles par le système Dôme de Fer et les mobilisations de réservistes — et les dépenses offensives, comme les frappes aériennes, le déploiement de drones et l’intensification des opérations militaires.
Mais malgré ce coût élevé, l’économie israélienne affiche une résilience impressionnante. La Bourse de Tel-Aviv a progressé de plus de 8 % depuis le début du conflit, renforçant la valorisation globale des grandes entreprises du pays d’environ 100 milliards de shekels, 25 milliards d'euros. Le shekel s’est également apprécié face au dollar, et les recettes fiscales de l’État ont augmenté, indiquant un regain de confiance des investisseurs et une meilleure performance économique globale. La croissance du PIB israélien, même affectée par le conflit, devrait rester positive à environ 1,5-2 % en 2025.
De son côté, l’Iran n’est pas sorti indemne. Le régime a perdu des infrastructures stratégiques, notamment des dizaines de missiles balistiques détruits au sol et un nombre important de drones, sans compter les dégâts matériels subis dans ses installations nucléaires. Les coûts militaires pour Téhéran sont estimés à plus de 21 milliards de shekels, un montant comparable à celui d’Israël. Mais la différence majeure réside dans la capacité économique des deux pays à supporter ces pertes. L’économie iranienne, déjà fragilisée par les sanctions internationales, connaît un recul avec un PIB en contraction prévue, tandis que le commerce extérieur iranien souffre de fortes baisses, notamment une chute drastique des exportations pétrolières, son principal revenu.
Les dommages civils sont également importants des deux côtés. En Israël, ils sont estimés entre 7 et 9 milliards de shekels, entre 1,75 et 2,25 milliards d'euros, avec des impacts sensibles sur des institutions clés comme l’Institut Weizmann ou l’hôpital Soroka. En Iran, les dommages matériels et industriels, bien que difficiles à quantifier précisément, affectent gravement plusieurs secteurs vitaux, aggravant une situation économique déjà précaire.
Au final, même si la guerre a été coûteuse pour Israël, le pays semble capable d’en absorber le choc et de maintenir une croissance modérée, tandis que l’Iran pourrait subir un recul économique durable. Le verdict économique de ce conflit penche donc nettement en faveur d’Israël, qui, au-delà de la victoire militaire, pourrait bien être la grande gagnante "économique" de cette confrontation.