Société

Le coût environnemental de la guerre en Israël

Pollution, incendies, contamination : la guerre a laissé une empreinte écologique profonde sur le territoire israélien.

3 minutes
1 juillet 2025

ParDelphine Miller

Le coût environnemental de la guerre en Israël
iStock

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Depuis octobre 2023, le territoire israélien est régulièrement frappé par des tirs de roquettes, des incendies et des frappes ciblées. Ces agressions militaires ne détruisent pas que les infrastructures : elles endommagent aussi les écosystèmes, les ressources naturelles et mettent en danger la santé publique. Plusieurs études et ONG alertent sur un impact environnemental profond et durable.

Selon une analyse publiée en mai 2025 par The Guardian, les opérations militaires israéliennes à Gaza ont généré environ 1,89 million de tonnes de CO₂, via les bombardements, incendies et mouvements logistiques. La reconstruction pourrait ajouter 31 millions de tonnes supplémentaires — soit l’équivalent des émissions annuelles d’un pays comme la Jordanie.

Dans le nord, les échanges de feu entre le Hezbollah et Israël ont causé plus de 400 incendies, brûlant près de 7 000 hectares de végétation selon le KKL-JNF. Le parc de Birya et la réserve de Nahal Ayoun ont été particulièrement touchés, mettant en péril des espèces locales et migratrices.

Le ministère israélien de la Protection de l’environnement a détecté des taux anormaux de nitrates et d’hydrocarbures dans les nappes phréatiques de la région de Sdérot, entraînant la fermeture temporaire de plusieurs puits. En Galilée, l’Institut Volcani a révélé la présence de plomb, cuivre, zinc et aluminium dans les sols agricoles, dus à des roquettes non explosées.

À Ashkelon, l’ONG Adam Teva V’Din estime que plus de 18 000 tonnes de débris toxiques (amiante, plastique brûlé, métaux lourds) ont été produites. À Gaza, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) parle de 37 à 50 millions de tonnes de débris contaminés depuis le début de la guerre.

Selon TIME Magazine, les frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes n’auraient pas libéré de radioactivité mesurable, mais pourraient avoir dispersé de l’hexafluorure d’uranium, un composé hautement toxique.

À Kiryat Shmona, des médecins rapportent une hausse des troubles respiratoires depuis avril. L’UNEP alerte sur les risques liés aux poussières fines et à la pollution chimique, dont les effets sur la santé pourraient se manifester à moyen terme.

Liora Bar-On, directrice d’Adam Teva V’Din, résume :

« Nous savons gérer les conséquences visibles d’une guerre. Mais nous ne sommes pas préparés à réparer ses effets invisibles, ceux sur l’air, l’eau et les sols. »

Selon The Marker, le gouvernement envisage un fonds spécial de dépollution et reboisement, en coordination avec les ministères concernés. L’UNEP plaide pour un effort international, chiffré à plus de 2 milliards de shekels. Aucune mesure concrète n’a encore été annoncée.

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
Fleuron Industries Recrutement