C’est plus du double par rapport à la même période l’an dernier, où l’on comptait 7 meurtres similaires. À la fin de 2024, 20 femmes arabes avaient été assassinées.
Parmi les victimes : des femmes abattues en pleine rue, une mère poignardée par son fils, une fillette de 4 ans égorgée par son père à Jérusalem-Est, Twil, 24 ans, brûlée vive alors qu’elle allait accoucher par son compagnon également à Jérusalem-Est ou encore une femme tuée après avoir alerté qu’elle risquait sa vie. Seuls quatre dossiers ont été élucidés, et l’inaction des services sociaux et des autorités suscite une colère croissante.
« Ma fille a été assassinée de sang-froid sans avoir rien fait de mal », dénonce Mohammed Shihab, père de Kifah Hinawi, 53 ans, tuée avec sa belle-sœur Nadia, 63 ans, à Lod. « Des femmes innocentes paient le prix de conflits qui ne les concernent pas. » Souvent des rivalités entre familles.
Les femmes sont tuées à la maison, dans leur voiture, devant l’école de leurs enfants. Plusieurs d’entre elles avaient signalé des menaces. Certaines avaient même alerté la police ou s'étaient filmées pour dire qu'elles étaient en danger :
« Je suis en danger, chaque jour je me rapproche un peu plus de la mort », déclarait Sheryhan Mashlab, 35 ans, dans une vidéo enregistrée plusieurs mois avant son assassinat. Elle a été tuée par balle chez ses parents à Abu Snan, le 28 juillet.
De nombreuses femmes dans la société arabe israélienne vivent dans la peur. Une habitante de Galilée confie avoir été menacée de mort, subi des tirs contre sa maison, et dénonce l’indifférence totale des services sociaux. « La prochaine sur la liste, ce sera peut-être moi ».
Les proches des victimes dénoncent l’inaction des autorités, une justice trop lente, une police absente.