Société

Familles déplacées après les frappes iraniennes : l’été de tous les manques

Privées de toit après les frappes iraniennes, des milliers de familles israéliennes vivent encore dans des hôtels. Pour les enfants, les vacances ont commencé sans jouets, sans vêtements, sans repères.

2 minutes
3 juillet 2025

ParDelphine Miller

Familles déplacées après les frappes iraniennes : l’été de tous les manques
Photo by Chaim Goldberg/FLASH90

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Les frappes iraniennes se sont arrêtées le 24 juin, mais pour de nombreuses familles israéliennes, le quotidien reste un champ de ruines. Selon les chiffres avancés par Reuters, environ 2 700 civils ont été officiellement évacués, mais certaines autorités locales, citées par AP News, parlent de plus de 9 000 personnes déplacées, relogées dans des hôtels ou des structures provisoires, parfois installées à la hâte dans des centres culturels ou des parkings.

À Jérusalem, Holon ou Haïfa, des familles vivent désormais dans des chambres d’hôtel. « Nous avons fui avec un seul sac. Nos enfants n’ont ni vêtements, ni jouets, ni livres », raconte une mère interrogée par Haaretz, hébergée avec ses trois enfants depuis dix jours. Un témoignage qui illustre ce que rapporte aussi le Washington Post : un sentiment d’abandon, mêlé au traumatisme des sirènes et à l’incertitude totale.

Le contraste avec l’agenda national est criant. Alors que les grandes vacances viennent de commencer, des milliers d’enfants israéliens vivent sans accès à leurs affaires, sans structure scolaire ni espace de jeu. Des initiatives privées ont vu le jour, avec des collectes de vêtements, des dons de jouets et des journées d’activités, mais les besoins sont criants.

Le gouvernement a annoncé un plan d’indemnisation d’urgence de 5 milliards de shekels pour couvrir les destructions. Mais les aides tardent à arriver, et les familles touchées n’ont reçu pour l’instant que des soutiens « partiels et insuffisants ». Dans plusieurs localités, les maires ont exhorté l’État à accélérer le versement des compensations et à établir un calendrier clair de relogement.

Dans une lettre ouverte publiée par une résidente de Holon dont l’immeuble a été soufflé par un missile, on pouvait lire :

« J’ai survécu. Mon appartement non. Et mes enfants ? Ils vivent enfermés dans une chambre d’hôtel. Quelle enfance leur offrez-vous ? »

Alors que l’actualité s’est déplacée ailleurs, des milliers de familles israéliennes tentent de reconstruire une vie provisoire, dans l’incertitude d’un été sans toit.