Les propos de Matan Kahana ne feront qu'accentuer ces attaques venant du Likoud : "Nous sommes prêts à gouverner avec tout parti sioniste qui comprendra l'urgence du moment et sera prêt à mettre les divergences - bien réelles - de côté, afin de se mesurer à la situation. Il y a des divergences sur des nombreuses questions et personne ne les nie. Mais elles peuvent attendre".
Allant plus loin encore, le député n'a pas exclu de collaborer avec la gauche et l'extrême gauche : "Si Yaïr Lapid et Meretz changent leur rhétorique de division et acceptent qu'il faille maintenant mettre les querelles de côté, s'ils cessent d'inciter les secteurs de population l'un contre l'autre, de parler des orthodoxes comme ils le font aujourd'hui, ou des habitants juifs de Judée-Samarie en menaçant de les expulser, alors oui". Une situation qui n'a aucune chance de se produire, mais des propos inédits dans la bouche d'un membre de Yamina.
La stratégie de Naftali Bennet et Ayelet Shaked s'éclaircit peu à peu : Benett souhaiterait former un gouvernement large et pluriel axé essentiellement sur le combat contre le Coronet la restauration de l'économie israélienne. Une sorte de "task force d'urgence". Mais pour cela il faut soit obtenir le plus de sièges lors des prochaines élections afin de prendre l'initiative, ce qui est pratiquement impossible, soit être capable de présenter une coalition des plus hétéroclites qui exclurait le Likoud et les orthodoxes, ces derniers axant déjà annoncé qu'ils soutiendront Binyamin Netanyahou.
Autre élément qu'il ne faut pas minimiser : plus Yamina précisera ses intentions et ses positions, plus le parti commencera à perdre des électeurs potentiels, à sa droite ou à sa gauche.
Photo Yossi Zeliger / Flash 90