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Soigner le malade en phase terminale, par le Rav Shaoul David Botschko Dr. Daniel Azoulay

3 minutes
27 décembre 2020

ParIsraJ

Soigner le malade en phase terminale, par le Rav Shaoul David Botschko Dr. Daniel Azoulay

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Un article LPH New 958
L’une des questions fréquentes auxquelles sont confrontés les médecins et les rabbins est celle du traitement des patients âgés dont les jours touchent à leur fin. La médecine est impuissante à guérir ces patients, mais elle peut prolonger leur vie par différents moyens.

Le judaïsme reconnaît à la vie humaine une importance suprême, au point qu’en vertu de la sainteté que possède chaque instant de vie, il est permis de profaner le Shabbat pour sauver la vie d’un homme, même s’il ne reste peut-être à celui-ci que peu de temps à vivre. Dans le même ordre d’idées, souvent, des malades âgés dont l’état de santé est critique sont immédiatement placés sous respirateur artificiel, et ainsi maintenus en vie. Cet acte médical constitue-t-il une mitsva, ou bien, au contraire, transgresse-t-on là un interdit ?

Dans de nombreux cercles, il est commun de penser que la Torah ordonne, dans tous les cas, de faire tout ce qu’il est possible pour prolonger la vie. En examinant les sources halakhiques et les opinions des décisionnaires qui traitent de ces questions, nous verrons que la halakha (la législation juive) est bien plus complexe.

En premier lieu, il nous faut insister sur le fait que, aux yeux de tous, il est clairement et rigoureusement interdit d’accomplir un acte raccourcissant la vie d’un malade, même agonisant, et même s’il est certain qu’il mourra dans peu de jours.

La prolongation d’une vie de souffrance par des moyens artificiels

La mitsva « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18) exige de chacun d’épargner la souffrance à son prochain. La halakha ne voit pas dans la souffrance un idéal. Quand de grands maîtres d’Israël sont tombés malades et ont été frappés par des épreuves, ils ont dit : « Nous ne sommes intéressés ni par elle [une vie d’épreuves] ni par sa rétribution. » (Berakhot 5b) Les décisionnaires voient dans l’allègement de la souffrance des malades une chose de la plus haute importance, et ils se fondent à cet égard sur le récit du décès de Rabbi Yehouda Hanassi (dit Rabbi), où l'on a prié pour que Rabbi meure, si grandes étaient ses souffrances.
S’appuyant sur ce passage de la Guemara, le rav Moché Feinstein a décidé qu’il n’y a pas lieu de donner à un malade en fin de vie, et qui est tourmenté par sa maladie, un traitement permettant de le maintenir en vie, si ce traitement n’a d’autre effet que de prolonger une vie de souffrances (Igrot Moshé, 'Hoshen Mishpat II, 74).

C’est aussi l’opinion du rav Ovadia Yossef, qui a décidé qu’il ne fallait pas réanimer un malade en phase terminale lorsque, d’après les médecins, il n’a pas de chance de guérir (Mé'ein Omer 4, 20)...

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