Le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Bar Lev (Avoda) a tenu des propos pour le moins étonnants, sinon scandaleux.

Dans une interview donnée sur la radion Kan Reshet Beth, il a affirmé: ''Le mois dernier, aucun Israélien n'a été assassiné'', indiquant par là que pendant toute la durée du Ramadan aucun Israélien n'aurait perdu la vie dans des attentats.

Le ministre semble avoir oublié les trois morts de l'attentat de Tel Aviv (Barak Loupin, Eitam Maguini, Tomer Mored, z'l) et celui à Ariel (Vyacheslav Golev, z'l).

Il réagissait à la déclaration du ministre de la Diaspora, Nahman Shay (Avoda), qui, plus tôt cette semaine avait estimé que le mois du Ramadan s'était bien passé.

 

Cette interview que l'on peut qualifier de surréaliste s'est poursuivie de manière tout aussi surprenante, lorsque le ministre Bar Lev a révélé en direct une information qui était sous le coup de la censure militaire depuis 38 ans.

Il a dévoilé le lieu où Barak Sharabi, z'l, a été tué lors d'une opération sous le commandement de Bar Lev qui dirigeait alors la sayeret matkal. En 1984, lorsque Sharabi a été tué, il avait été dit aux parents que leur fils était décédé dans un accident de la circulation. Le jour de l'enterrement, des officiers importants de Tsahal étaient présents et ont dévoilé aux parents endeuillés, que leur fils était en fait mort en opération et que cela devait rester confidentiel. Le lieu de sa mort avait été tenu secret jusqu'à aujourd'hui, lorsque Bar Lev en direct à la radio a raconté qu'il était tombé en territoire syrien.

Face aux révélations du ministre, la censure qui prévalait depuis 38 ans a été levée sur la mort de Barak Sharabi.

 

Notons que Bar Lev n'en est pas à sa première déclaration douteuse, puisque lors de l'enterrement d'une des victimes de Beer Sheva, il avait déclaré que tout serait fait pour que le terroriste finisse ses jours en prison. Le terroriste avait été éliminé sur les lieux de l'attentat....

Il avait ensuite publié un tweet qui se permettait une plaisanterie sur cette erreur. Le tweet a été rapidement effacé et son auteur (un assistant de Bar Lev) congédié.

 

Suite à l'interview de ce matin et à ses propos sur l'absence de victimes israéliennes pendant le Ramadan, le ministère de la Sécurité intérieure a publié un communiqué dans lequel il déclare que le ministre a commis une erreur et qu'il en est désolé.

Par ailleurs, certains députés de l'opposition réclament la suspension d'Omer Bar Lev pour avoir violé la censure militaire.