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Signe de notre époque ou cause plus profonde d'un malaise au sein de la jeunesse israélienne: les chiffres de désertion publiés par Tsahal sont en augmentation. En 2020, 2500 appelés ne se sont pas présentés et en 2021, ils étaient 3100.
Ces chiffres demeurent bas par rapport au nombre total de jeunes Israéliens qui s'enrôlent chaque année mais au sein de l'armée on préfère ne pas négliger cette tendance à la hausse. On craint que si rien n'est fait, elle s'accentue et devienne hors de contrôle. D'après le site Israël Hayom, qui rapporte ces données, les autorités avancent comme raison principale à ce phénomène croissant: le Corona.
Les différents confinements ont frappé durement les jeunes lycéens, qui se sont retrouvés enfermés chez eux, coupés de leurs fréquentations et subissant un enseignement à distance. Pour certains, les séquelles de cette période sont encore présentes et une des réactions est de se rebeller contre les institutions de l'Etat en refusant d'obéir à l'ordre d'incorporation.
Par ailleurs, le Corona a réduit considérablement les contacts entre Tsahal et la population. Ainsi, les réunions d'information n'ont pas eu lieu, les camapagnes de sensibilisation auprès des jeunes ont été réduites. Mais on souligne aussi quel les opérations de coercition face aux déserteurs se sont relachées. Ce, en raison de la volonté de la direction de Tsahal de limiter les rapprochements entre ses soldats et la population, pour éviter les contaminations, mais également par manque de place dans les prisons militaires.
Dernier élément avancé: le durcissement des conditions pour obtenir une dispense pour des raisons psychologiques. De plus en plus de jeunes ne parvenant pas à se faire réformer pour ce motif, décident tout simplement de rester chez eux.
Pour tenter d'enrayer le phénomène, Tsahal agit sur deux fronts: encouragement et répression. Dès le premier ordre d'enrôlement, qui arrive à l'âge de 16 ans, l'armée va se rendre auprès de ceux qui ne se sont pas présentés. Elle va tout faire pour les motiver et les convaincre de remplir leur devoir. Tsahal sera présent dans les lycées afin d'informer et de motiver les futures recrues et de renforcer la volonté, elle aussi en berne, de s'enrôler dans les unités combattantes. Le chef d'Etat-major, Aviv Kohavi s'emploie régulièrement à insister sur le fait que l'armée a d'abord besoin de combattants, face au prestige accordé aux unités des renseignements.
Parallèlement, la police militaire va lancer plusieurs opérations afin de mettre la main sur les déserteurs. Ils ne seront pas systématiquement envoyés en prison. L'idée est aussi de les convaincre de s'enrôler en échange de l'effacement de la ligne ''déserteur'' de leur dossier.
Des données publiées en 2021 par Tsahal, il apparait que les grandes villes qui mènent en nombre de jeunes enrôlés sont Modiin Maccabim Reut, Herzliya, Raanana et Kfar Saba. Parmi les petites localités, on découvre avec surprise qu'aucune localité de Judée-Samarie ne se trouve en tête de classement, mais plutôt des villes comme Guivat Shmouel, Kiryat Ono, Yehud, Yoknéam Illit. Ariel, Efrat, Soussia ou Kiryat Arba se situent dans le top 10 du classement des lycées qui envoient le plus d'élèves à l'armée.
''L'enrôlement dans Tsahal est obligatoire et concerne tous les habitants du pays qui sont aptes à servir. Tsahal agit fermement contre ceux qui transgressent la loi et qui choisissent de déserter. Ces derniers temps, le département des ressources humaines a initié un programme dans le cadre duquel les différentes autorités compétentes vont mettre au point des projets qui vont créer un dialogue formel entre l'armée et les futurs recrues dès le lycée afin d'encourager à un service combattant significatif'', a transmis le porte-parole de l'armée, cité par Israël Hayom.