Vie politique

Itamar Ben Gvir veut remodeler le poste de ministre de la Sécurité intérieure

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22 novembre 2022

ParIsraJ

Itamar Ben Gvir veut remodeler le poste de ministre de la Sécurité intérieure
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Si les négociations pour la formation du gouvernement trainent en longueur, un poste a déjà été octroyé dès le départ: celui de ministre de la Sécurité intérieure qui est attribué à Itamar Ben Gvir.

Ce dernier n'a jamais caché ses visées sur ce portefeuille et ce pour une raison qu'il a martelée pendant toute la campagne électorale: rétablir l'ordre et l'autorité de l'Etat.

Ben Gvir, cependant, a précisé qu'il n'avait pas l'intention d'être ''une plante'', selon ses propres mots, mais bien de révolutionner la police et le Shabak, dont il sera donc le ministre de tutelle. Et pour ce faire, il veut remodeler le ministère de façon à lui octroyer davantage de pouvoir.

Il a demandé à ce que le ministre de la Sécurité intérieure reçoive une parties des pouvoirs qui appartiennent, jusqu'à maintenant, au chef de la police, à savoir notamment la répartition des forces de police sur le territoire et la main sur les bugdets de la police et leur distribution au sein de l'institution. Il tient aussi à ce que le Shabak prenne part à la lutte contre le crime organisé sur le territoire israélien.

A l'annonce de ces exigences, nombre d'anciens chefs de la police ont protesté. Ils ont affirmé que si de tels changements avaient été actés sous leur mandat, ils auraient démissionné. L'un d'entre eux a raconté l'anecdote suivante pour étayer son opposition aux changements voulus par Ben Gvir: ''Un jour, le ministre de la Sécurité intérieure est venu me trouver pour que j'envoie des policiers dans une certaine ville du nord du pays où le maire se plaignait de problèmes de délinquance. Je lui ai répondu: ''Monsieur le ministre, c'est non. Il y a des priorités et une analyse des tendances criminelles. La ville dont vous parlez est dans une bonne situation par rapport à ses voisines''. Je lui ai fait remarquer que le maire de la ville en question était de son parti. Le ministre agissait en fonction d'intérêts politiques. C'est normal, mais en tant que chef de la police, je dois gérer la police nationale et servir tous les habitants de l'Etat d'Israël''.

Autre source d'inquiétude des hauts-gradés de la police: que le ministre décide de vider l'unité Lahav 433 de ses hommes pour les affecter à d'autres missions qu'il aura jugées plus importantes. Cette unité est en charge des enquêtes sur la corruption des personnalités publiques. Entre les lignes, ces anciens policiers mettent en garde contre un système où les politiques pourraient affaiblir les unités qui les ''dérangent'', selon leur bon vouloir.

 

En d'autres termes, la crainte des anciens chefs de police est de voir la police devenir un instrument politique aux mains du ministre en place, mettant en péril la séparation des pouvoirs.
Ben Gvir, quant à lui, répond que si le ministre ne possède pas un minimum d'autorité et de pouvoirs, il n'a aucune fonction. ''Dans tout Etat normalement constitué, le ministre détermine la politique à suivre. Il n'y a qu'en Israël où la police dirige le ministre et n'est pas contrainte à suivre la politique qu'il énonce''.

 

Par ailleurs, Itamar Ben Gvir veut aussi changer la loi sur les missions du Shabak. Celle-ci dispose actuellement que le but de l'institution est de ''faire échouer et prévenir toute action illégale dont l'objectif est de nuire à la sécurité de l'Etat, à son caractère démocratique ou à ses institutions''. Ben Gvir demande que soit ajoutée une mission supplémentaire: celle de lutter contre ''les organisations criminelles et les crimes à caractère nationaliste''. Ce faisant Ben Gvir veut renforcer la lutte contre la criminalité dans tout le pays et plus particulièrement dans le secteur arabe.

 


 
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