Société

La combattante Oriane Ben Kalifa a témoigné à son procès

3 minutes
6 décembre 2022

ParIsraJ

La combattante Oriane Ben Kalifa a témoigné à son procès
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Cela fait un an que la garde-frontière, Oriane Ben Kalifa, a été suspendue de ses fonctions et attend d'être jugée. Il lui est reproché d'avoir violenté une femme arabe dans la vieille ville de Jérusalem en novembre 2021 et d'avoir usé d'une violence non justifiée lors de son arrestation.

Les faits se sont déroulés près de la Porte des Lions, Ben Kalifa et son coéquipier, un garde-frontière en formation, devaient assurer la surveillance d'un barrage. Une femme arabe demande à passer et se voit refuser l'accès, suivant les consignes données. Elle insiste, Ben Kalifa ne cède pas.

C'est là que les versions divergent. Ben Kalifa a décrit aujourd'hui devant le tribunal la scène suivante: la femme arabe ''a commencé à crier sur moi. Elle m'a poussée et je lui expliqué qu'elle ne pouvait pas passer. Elle a refusé de se conformer à mes ordres en tant que policière. Un attroupement a commencé à se former et j'ai eu peur qu'ils ne me lynchent puisque je ne voyais plus mon coéquipier et que je n'avais pas de renforts. La femme m'a encore poussée et je lui ai dit que la prochaine fois, je l'arrêterai. J'étais sûre que le message était passé, elle a commencé à s'en aller. Puis elle s'est retournée et m'a insultée. La foule a commencé à s'approcher. La femme m'a alors sauté au visage et m'a griffée sur les deux joues. J'ai senti ses ongles dans ma chair. Je lui ai signifié son arrestation, elle s'est opposée. Elle m'a tirée par la queue de cheval et m'a mise à terre. J'ai voulu la menotter, elle m'a donné des coups de pieds''.
Ben Kalifa décrit ensuite comment elle a du la prendre de force au poste de police et la manière dont la femme arabe s'est opposée tout au long de la procédure.

 

L'acte d'accusation décrit une situation différente. D'après ce document, c'est Oriane Ben Kalifa qui aurait agressé cette femme, en la poussant et en la tirant par les cheveux. Les caméras du poste de police montrent l'attitude agressive que la policière a adopté face à la femme qui s'avère être, par ailleurs, la fille d'un Mouhtar, un dignitaire de la société arabe.

 

Le sort d'Oriane Ben Kalifa a suscité le soutien de nombreuses personnes dont le député et futur ministre, Itamar Ben Gvir, qui était présent à la manifestation de soutien aujourd'hui devant le tribunal: ''Il était important pour moi de tout lâcher et de venir ici, vous soutenir et vous que nous vous aimons, nous aimons Oriane et nous pensons que nous n'avons pas le droit d'abandonner nos combattants, nos policiers. Notre rôle est de les soutenir. Nous ferons tout pour que ceux qui se sacrifient et donnent tout soient protégés''.

 

Le procès d'Oriane, basé sur une enquête de la police des polices, devra déterminer si elle a fait un usage injustifié et disproportionné de la force lors de cette arrestation. Les quelques vidéos de l'incident parlent contre elle, mais ses avocats ont annoncé avoir les preuves qu'elles avaient été truquées.
L'affaire Ben Kalifa est devenue au fil des mois l'un des symboles de la lutte des militants de droite pour la défense des combattants et des policiers dans l'exercice de leur fonction.
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