Sur fond de tensions entre le gouvernement et la Cour Suprême, la Présidente de la Cour, Esther Hayot boycottera l'anniversaire. Officiellement, elle a justifié son absence pour des ''raisons d'agenda'', mais il est clair que l'explication est ailleurs. Elle ne sera présente que lors de la réunion de la Knesset, prévue pour l'occasion, plus tard dans la journée.
En outre, Esther Hayot refuse le débat autour de la réforme du système judicaire, qu'elle rejette en bloc. Elle a ainsi décliné l'invitation du député Simha Rotma, président de la commission juridique à la Knesset, à participer aux discussions sur le sujet au sein de la commission.
Hayot a demandé une suspension du processus législatif comme condition à tout dialogue. Le Président Herzog a d'ailleurs repris cette exigence dans la proposition de médiation qu'il a présentée il y a quelques jours.
Aujourd'hui (dimanche), le ministre de la Justice, Yariv Levin, a clairement indiqué qu'il n'acceptait aucun gel du processus législatif et qu'il était ouvert au débat autour de sa proposition de réforme, sans conditions préalables.
Simha Rotman a reconnu ne pas comprendre l'exigence de la présidente de la Cour suprême: ''Les débats à la Knesset sont l'âme de la démocratie. Je ne comprends pas pourquoi la présidente de la Cour suprême exige d'arrêter les débats comme condition pour un dialogue. Cette décision est totalement opposée aux fondements du principe de séparation des pouvoirs. Elle est même particulièrement déroutante lorsque l'on constate qu'elle s'exprime publiquement sur le sujet à chacune de ses apparitions publiques. Notre main est tendue vers le dialogue et la négociation, sans conditions préalables, mais cette main tendue n'est pas saisie''.
Aujourd'hui c'est le député Benny Gantz qui a proposé son plan de médiation autour de la réforme: arrêt total du processus législatif, dépolitisation du système judiciaire avec la préservation de la commission de nomination des juges et des conseillers juridiques, sans loi de contournement de la Cour Suprême par une majorité politique aléatoire de 61, une ''vraie'' réforme dans le cadre de laquelle sera légiférée une loi fondamentale autour de la justice.