Politique

Veto américain aux Nations Unies: quel prix a payé Israël?

3 minutes
20 février 2023

ParIsraJ

Veto américain aux Nations Unies: quel prix a payé Israël?
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Aujourd'hui (lundi), les Emirats arabes unis devaient présenter devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, une résolution anti-israélienne, rédigée en concertation avec les Palestiniens.

Cette résolution exigeait d'Israël qu'il ''cesse immédiatement toute activité dans les colonies sur les territoires palestiniens occupés''.

Elle faisait suite aux décisions prises par le gouvernement au lendemain du terrible attentat à Jérusalem, le vendredi 10 février, qui a coûté la vie à trois personnes dont 2 enfants. Le cabinet de sécurité avait alors annoncé la régularisation de 9 implantations ainsi que le lancement de la construction de près de 10000 unités de logement.
Aussi bien les Européens que les Américains s'étaient déclarés inquiets de cette réaction israélienne.

 

Bien qu'ils aient fait part de leur préoccupation, les Etats-Unis sont d'avis qu'une résolution contre Israël au Conseil de sécurité n'est pas un outil efficace et ont donc négocié auprès des Palestiniens pour qu'ils acceptent de retirer cette résolution de l'ordre du jour.

Par ailleurs, les Américains tiennent absolument à faire voter une condamnation de la Russie pour la guerre en Ukraine, à l'Assemblée générale des Nations Unies, et selon eux, une résolution anti-israélienne nuirait à leurs efforts dans ce sens.

 

Ils ont obtenu gain de cause. Mais les efforts américains et la promesse d'un veto quoi qu'il arrive a un prix.

Les premières informations faisaient état d'un accord obtenu par les Etats-Unis selon lequel, les Palestiniens s'engageaient à retirer leur résolution en échange d'un arrêt des nouvelles constructions en Judée-Samarie ainsi que de la destruction des constructions illégales.

Plus tard dans la journée, le bureau du Premier ministre Binyamin Netanyahou a publié un communiqué pour préciser ce qui avait été effectivement été cédé dans le cadre de ces négociations. Il affirme que la régularisation annoncée de neuf implantations aura bien lieu mais qu'il n'y aura pas de régularisation supplémentaire.

Par ailleurs, le Premier ministre n'a pas évoqué les constructions de nouvelles unités de logement et a assuré qu'Israël ne s'était pas engagé à cesser les destructions de constructions illégales en territoires C.

Israël a également prévenu les Etats-Unis qu'aucun gel global des constructions ne serait envisagé.

 

En outre, les Etats-Unis se sont engagés à soutenir une déclaration de l'ONU suivant laquelle la solution à deux Etats reste la voie privilégiée et condamnant toute mesure unilatérale qui pourrait mettre en péril cette solution, ''en particulier les activités dans les implantations et les destructions de maisons''. Cette déclaration contiendra aussi un appel au calme sur le terrain notamment par l'arrêt des incursions israéliennes dans les territoires palestiniens ainsi que l'affirmation de la nécessité de ''prévenir toute atteinte au statu quo sur les lieux saints à Jérusalem Est''.

 

D'après des sources américaines, ''Les Etats-Unis sont gênés de devoir mettre leur veto sur une proposition de résolution qui confirme ce en quoi ils croient et ce qu'ils disent dans leurs déclarations publiques''.

 

Soulignons que les concessions faites aux Etats-Unis, suivant le communiqué du Premier ministre, posent questions au regard de deux processus déjà en cours: l'amendement à la loi sur le désengagement qui devra permettre au yishouv de Homesh de revoir le jour et d'être régularisé et l'accord sur le yishouv Evyatar que le gouvernement actuel s'est engagé à mener à son terme, ce qui revient là aussi à régulariser une nouvelle implantation.








 
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