Vie politique

La loi sur le hametz adoptée en première lecture

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6 mars 2023

ParIsraJ

La loi sur le hametz adoptée en première lecture
Photo by Avshalom Sassoni/Flash90

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Cette nuit (dimanche à lundi), la Knesset a adopté la loi dite du hametz en première lecture par 51 voix pour et 46 contre.

Selon le texte voté, les directeurs d'hôpitaux seront autorisés à interdire ou limiter l'introduction de produits hametz dans l'enceinte de leur établissement pendant la fête de Pessah.

 

Cette loi est l'une des conséquences de l'activisme de la Cour suprême. En effet, alors que l'absence de hametz dans les hôpitaux, décidée par une loi de 1986, faisait partie du consensus, le forum laïc a adressé une plainte devant la Cour suprême contre cette disposition, en 2020.

La Cour a estimé que cette loi n'était pas conforme et l'a annulée. En 2022, le ministre de la Santé de l'époque, Nitzan Horowitz (Meretz) s'était saisi de cette décision et avait envoyé une circulaire aux directeurs d'hôpitaux.

Si le ministre avait jugé utile d'écrire aux hôpitaux, c'était parce que certains d'entre eux, avaient annoncé qu'ils ne se plieraient pas à la décision de justice et qu'ils continueraient à bannir le hametz de leur établissement pendant toute la semaine de Pessah. Ils estimaient qu'en laissant les gens consommer du hametz dans les hôpitaux, le principe de liberté défendue par la Cour Suprême était mis à mal.

Dans sa lettre, le ministre reprenait à son compte le jugement de la Cour Suprême et demandait aux hôpitaux de respecter la volonté de chaque malade ''qui préférerait manger chez eux qu'à l'hôpital et qui souhaitent, pour certains, conserver leurs habitudes et qui ne sont pas intéressés par les coutumes de la fête. Imposer une interdiction de consommer un aliment pour des raisons religieuses, à celui qui ne souhaite pas respecter cette coutume, porte atteinte à sa liberté, son autonomie et sa possibilité de vivre sa vie en fonction de ses valeurs et de ses volontés. Tout cela en prenant soin de conserver les équilibres complexes entre la liberté de culte, et les principes de liberté par rapport à la religion, à l'égalité et au respect de l'être humain''.

 

L'initiative d'Horowitz avait soulevé une vive réaction au sein des partis religieux mais aussi à l'intérieur de la coalition de l'époque. C'est suite à cette démarche qu'Idit Silman avait annoncé sa démission de la coalition et avait signé, en quelque sorte, le début de la fin du gouvernement Bennett-Lapid.

 

Le député Moshé Gafni (Yahadout Hatorah) a rappelé cet enchainement lors de sa prise de parole à la Knesset cette nuit et a souligné que tout en étant l'un des initiateurs de cette loi, il considérait qu'elle était superflue et rendue nécessaire uniquement à cause de l'ingérence des juges. ''L'ingérence insolente des juges ne se voit que dans les sujets contre la religion'', a dit Gafni, ''Nous avons proposé la loi la plus souple possible, elle ne confère d'autorité à personne à part aux directeurs d'hôpitaux. Les trois quarts du peuple juif respectent ces règles, ils ne pourraient pas aller à l'hôpital pendant Pessah?''. Il a précisé que la loi ne s'applique pas à ceux qui ne sont pas juifs et que personne n'aurait le droit de fouiller les personnes à l'entrée des hôpitaux pour chercher du hametz.

 

Sans surprise, l'opposition est vent debout contre cette loi. Yaïr Lapid l'a dénoncée: ''La coalition a voté la loi sur le hametz, en pleine nuit, comme des voleurs. Le gouvernement n'existe que depuis deux semaines, il n'a rien fait pour le public, mais ce qui est le plus urgent c'est la coercition religieuse''.

 
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