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L'ancien président de la Cour suprême et père de la révolution judiciaire que la réforme actuelle cherche à brider, s'est exprimé hier à l'université Reichman, sur les changements voulus par le gouvernement dans le système judiciaire. Pour la première fois depuis que le ministre de la Justice, Yariv Levin, a présenté son projet, Aharon Barak a montré une disposition à accepter certains points de la réforme.
''Je suis pour la réforme du système judiciaire'', a-t-il dit, ''mais pas celle-là. Je suis pour ajouter des juges, des stagiaires, une réforme du Parquet. Il faut réformer le Parquet. Il est inconcevable qu'un dossier comme celui de Derhy prenne autant d'années. Il y a beaucoup à faire pour construire la confiance et renforcer l'Etat de droit''.
Au sujet des discussions à la résidence présidentielle, Barak a confié: ''A mes yeux, il est très important qu'une loi fondamentale sorte de la résidence présidentielle. Je me suis entretenu à trois reprises avec le Président et je lui ai dit que nous nous trouvions dans un instant constitutionnel. J'ajouterai que nous nous trouvons au pied du Mont Sinaï pour la deuxième fois''.
Aharon Barak a également exprimé son accord pour procéder à certaines transformations voulues par le gouvernement, alors qu'il était farouchement opposé à tout le projet, encourageant sans détour les manifestants à augmenter le mouvement de protestation. Hier il est apparu plus modéré: ''Je dois prendre en compte qu'une grande partie du peuple, 64 mandats du peuple, veulent une réforme. Je pense que nous devons les prendre en considération. Je ne suis pas de ceux qui disent qu'il faut leur imposer notre opinion. Non. Je suis d'accord avec le fait que nous devons parvenir à une entente. Je suis pour que la clause de raisonnabilité demeure. Mais si grâce à cela et encore quelques concessions sur les conseillers juridiques, une loi est votée à la Knesset et Yariv Levin peut dire qu'il a gagné, je vous en prie, faites-le. Mais à condition que les points sur lesquels nous sommes d'accord soient intégrés aussi dans la loi. Et tout le reste de la réforme doit être abandonné, au moins pour la durée du mandat de cette Knesset.''
En coulisses, c'est le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qui aurait été mandaté par Binyamin Netanyahou pour obtenir un compromis auprès d'Aharon Barak, considéré comme le ''Sage'' du mouvement de protestation et contre lequel personne dans l'opposition n'osera se dresser. D'ailleurs, on entend déjà des voix qui poussent les députés de l'opposition à accepter de voter ces mesures de la réforme, ''puisque Aharon Barak les soutient''.
Notons aussi que Barak a prononcé ces propos, quelques heures seulement après que Netanyahou a annoncé en conseil des ministres que la réforme revenait à l'ordre du jour de la Knesset, confirmant la thèse d'une entente en amont.
Si la réduction du champ d'utilisation de la clause de raisonnabilité est actée par la Knesset, la Cour suprême ne pourra plus utiliser cet argument pour invalider des décisions ayant trait à la politique gouvernementale d'une part et d'autre part pour annuler des nominations de ministres comme cela a été le cas, il y a quelques mois avec Arié Derhy.