A Jérusalem Est, 20000 enfants arabes israéliens étudient dans des écoles privées sur lesquelles l'Etat n'a aucun droit de regard.

Ces écoles sont, pour certaines, financées par l'UNRWA.

Ce sont les données dévoilées hier (dimanche) lors de la sous-commission d'Education consacrée à Jérusalem Est et dirigée par le député Amit Halévy (Likoud).

Lara Mubri'hi, la directrice du département de l'éducation arabe à la mairie de Jérusalem a expliqué lors de ce débat: ''A Jérusalem Est nous avons 120000 élèves. Environ 20000 étudient dans des établissements privés comme ceux de l'UNRWA. Ils n'ont aucun lien avec l'Etat d'Israël. Je ne peux même pas dire où ils sont localisés. 55000 élèves apprennent dans des écoles officielles, selon le programme scolaire israélien, sous la surveillance de l'Etat. 60% d'entre eux poursuivent leurs études à l'Université hébraïque et dans les établissements académiques Hadassa et Azrieli''.

Mubri'hi a souligné que la demande dans le secteur arabe de Jérusalem pour une scolarité dans des écoles publiques est en augmentation mais se heurte à un manque d'infrastructures.

 

Autour de la table de la commission, se trouvait A., un Arabe israélien de Jérusalem Est qui était venu témoigner anonymement et masqué, de peur de représailles. Il a été élève dans l'une de ces écoles privées: ''J'ai appris dans une école à Jérusalem Est, qui suit le programme palestinien. Je n'ai jamais rien appris sur l'Etat d'Israël. Nous apprenions sur les Palestiniens et sur l'occupation. Nous n'avons pas appris l'hébreu parce qu'on nous disait que l'occupation était temporaire et que cela n'était donc pas nécessaire. On nous apprenait à haïr Israël. Dès le CP, on nous apprenait à détester les Juifs. A partir de l'âge de 10 ans, on nous apprenait que celui qui tuait des Juifs recevait 72 vierges. Une partie de mes enseignants étaient d'anciens terroristes qui avaient fait de la prison, une partie des élèves qui étaient en classe avec moi sont aujourd'hui en prison''.

Il a poursuivi: ''Lorsqu'il y avait des guerres ou des opérations militaires à Gaza ou dans les territoires, l'école était fermée et on nous emmenait manifester dehors et jeter des pierres''.

 

Le président de la commission, Amit Halévy, a évoqué le fait que A. devait témoigner anonymement: ''C'est un scandale, selon moi, qu'un ancien élève doive se cacher pour venir ici. Une grande honte pour nous. En tant qu'Etat, nous acceptons le fait que nous ne pouvons pas le protéger''.

 

L'existence d'écoles palestiniennes en territoire israélien, sans aucun contrôle de l'Etat, est un fait acté depuis des dizaines d'années, quel que soit le gouvernement. Le ministère de l'Education n'a aucun pouvoir sur cette problématique qui appelle des mesures à un niveau bien plus élevé.