Plusieurs routes ont été bloquées ce matin (mardi), des tentes ont été dressées devant Herzliya, des affiches contre le gouvernement ont été affichées sur des axes routiers et l'aéroport Ben Gourion deviendra cet après-midi le lieu central des manifestations: la ''journée de perturbations'' ne fait que commencer si l'on en croit le programme des organisateurs.

Cette nuit (lundi à mardi), la Knesset a adopté par 64 voix pour et 56 voix contre, la réduction du champ d'application par les juges de la clause de raisonnabilité.

Rappelons que cette loi est acceptée par un large consensus de Yaïr Lapid à Guidon Saar en passant par l'ancien juge Aharon Barak. Tous ont reconnu, au cours de ces dernières années que cette clause devait être sinon supprimée au moins réduite dans son influence sur les décisions juridiques. Lors des discussions à la résidence présidentielle, il s'agissait de l'un des rares sujets sur lequel les parties avaient trouvé un terrain d'entente.
Mais la pression de la rue et des leaders de la protestation qui cherchent avant tout à faire tomber le gouvernement, peu importe les lois qu'il présente devant la Knesset, a été plus forte. Les chefs de l'opposition se sont soumis à leur diktat et se sont opposés à cette proposition de loi en adoptant le discours des plus radicaux qui veulent faire croire à l'opinion que la réduction du champ de la clause de raisonnabilité marque le début de la fin de la démocratie en Israël.

Or, en l'absence de cette clause, les juges disposent encore d'un arsenal important de clauses qu'ils peuvent utiliser pour contrer toute décision gouvernementale qui porterait atteinte aux libertés fondamentales ou à l'Etat de droit.

 

Qu'importe, les protestataires sont décidés à perturber le quotidien de millions d'Israéliens aujourd'hui.

Dès 6h ce matin, des manifestants ont dressé ''le camp de la démocratie'' symbolisé par des tentes qu'ils ont posées à l'entrée de la ville d'Herzliya. Des pneus y ont également été brûlés. Au bout d'une demi-heure, la police avait évacué tout le monde et la route était rouverte à la circulation.

La route 65 a également été bloquée et des affiches: ''Interdiction d'entrer en dictature'' ont été suspendues sur les ponts.

 

A l'aéroport Ben Gourion, une poignée de femmes déguisées en ''servantes écarlates'' ont accueilli les voyageurs entrants avec des pancartes contre Israël. Ces femmes du mouvement ''Bonot Alternativa'' (Elles construisent une alternative) tiennent un discours qui parait totalement déconnecté de la réalité: ''Le 21 tamouz 5783, a été déclarée la fondation d'un Etat juif et non démocratique. Un Etat qui piétine les droits des femmes et des minorités, dans lequel le gouvernement a choisi de s'approprier un pouvoir illimité. Un gouvernement qui ne se soucie que des gens qui lui sont proches de lui au lieu de s'occuper des citoyens, un gouvernement qui n'est plus pour le peuple mais contre lui''.

Ces manifestantes ont été évacuées par la police.

 

A 7h30, la route 2 a été bloquée dans les deux sens par des manifestants. La police est intervenue pour dégager la route. Même scénario sur la route 4.

Un peu avant 8h, ce sont les routes 1 et 443 en direction de Jérusalem qui ont été bloquées par une centaine de personnes. Certains manifestants ont jeté des torches. La police a décidé de fermer les routes dans le sens inverse également, avant d'intervenir et d'évacuer de force les manifestants dont certains s'étaient couchés sur la route. Des canons à eau ont été utilisés. Cinq personnes ont été arrêtées pour trouble à l'ordre public sur la 443.

Les deux routes ont été rouvertes à la circulation moins d'une demi-heure plus tard.

La circulation sur le périphérique Ayalon a également été stoppée par des manifestants ce matin, certains étaient munis de torches.