Il y explique que le Président américain est en train de ''reconsidérer ses relations avec Israël'', en raison des divergences importantes entre lui et le nouveau gouvernement israélien.
Friedman précise qu'il ne parle pas d'une ''réévaluation de la coopération militaire et sur le plan du renseignements entre nous et Israël, qui demeure forte et indispensable. Je parle de notre approche diplomatique de base envers Israël, qui est bloqué, sans honte, sur la solution à un Etat: un Etat juif seulement, et pour ce qui du sort et des droits des Palestiniens, il faudra attendre jusqu'à nouvel ordre''.
Friedman fait référence, par la suite, aux propos de l'ambassadeur américain en Israël, Tom Nides dans une interview donnée au Wall Street Journal, à quelques jours de la fin de son mandat. Nides estime qu'Israël est en train ''de perdre les pédales'' et que la majorité des Israéliens ''souhaite que les Etats-Unis interviennent dans le débat interne'' sur la réforme judiciaire.
Friedman écrit que la reconsidération des relations avec Israël devra être réalisée ''sur la base des intérêts et des valeurs des Etats-Unis, dans le cadre d'un amour sévère envers Israël, avant qu'il ne déraille complètement''.
Et il ajoute: ''Le fait que Biden soit prêt à s'opposer frontalement à Netanyahou, juste avant les élections américaines de 2024, prouve que le Président pense qu'il a le soutien non seulement de la majorité des Américains, mais aussi de la majorité des Juifs américains et même de la majorité des Juifs israéliens. Il a raison sur ces trois points'', affirme Friedman avec assurance, sans que l'on sache réellement ce qui lui permet d'être aussi sûr de lui.
Il explique que le fait que le Président Herzog va être reçu à la Maison Blanche la semaine prochaine, alors que le Premier ministre Netanyahou n'est toujours pas invité est ''la façon de Biden de signifier que son problème n'est pas avec le peuple israélien, mais avec le gouvernement extrémiste de Bibi'', ignorant le fait que ce même gouvernement a été démocratiquement élu par la majorité de ce même peuple israélien...
Friedman reprend à son compte les discours des opposants à la réforme judiciaire: ''Si Netanyahou pense qu'il peut détruire la démocratie israélienne comme ça, il se trompe lourdement''. Puis l'éditorialiste souligne en gras la phrase suivante: ''Netanyahou est prêt à risquer une guerre civile pour rester au pouvoir''.
Concernant la Judée-Samarie, Friedman écrit: ''Pourquoi les Etats-Unis devraient-ils continuer à défendre devant les Nations Unies et le tribunal pénal international l'idée selon laquelle Israël occupe provisoirement la Cisjordanie et donc n'y applique aucun apartheid, alors qu'apparemment le gouvernement actuel projette clairement d'annexer la Cisjordanie et qu'il confère à deux des figures de proue de l'annexion, Smotrich et Ben Gvir, de larges pouvoirs sécuritaires et financiers sur les colonies dans la région?''.

Cet éditorial fait suite à l'interview donnée par l'ambassadeur Tom Nides, dans le Wall Street Journal dans laquelle il appelle l'administration Biden à s'impliquer dans les affaires internes à Israël. Il a raconté avoir, lui-même, envoyé un message à Binyamin Netanyahou pour lui demander de ''freiner, de ralentir le rythme et d'essayer de parvenir à un consensus''.
Le sénateur Ron DeSantis, candidat à la primaire républicaine pour les élections de 2024, s'est insurgé contre ces propos: ''Quel marque d'irrespect de la part de l'ambassadeur américain en Israël qui avance un argument mensonger selon lequel ''la majorité des Israéliens veulent une intervention des Etats-Unis dans leurs affaires internes''. Biden rencontre des dictateurs d'Etat comme le Venezuela et ignore le Premier ministre israélien qui a été élu démocratiquement, Binyamin Netanyahou. Ce n'est pas ainsi que l'on se comporte entre alliés''.