Vie politique

Combien de mandats obtiendrait un parti dirigé par les leaders de la protestation actuelle?

3 minutes
3 août 2023

ParIsraJ

Combien de mandats obtiendrait un parti dirigé par les leaders de la protestation actuelle?
Shikma Bressler. Photo by Avshalom Sassoni/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Au sein de l'opposition, on commence à prendre très au sérieux l'ombre politique que pourrait faire un parti dirigé par les leaders de la protestation actuelle contre le gouvernement.
Les manifestations qui se déroulent depuis plus de 30 semaines dans les rues d'Israël sont orchestrées par des personnalités de la société civile, notamment, Shikma Bressler, professeur en physique, et Moshé Radman, entrepreneur dans la high tech. Les politiques membres de l'opposition ne font que suivre le mouvement depuis le début, ne sont pas à l'initiative et on a même parfois l'impression que leurs faits et gestes concernant la réforme judiciaire leur sont dictés par cette révolte populaire.

 

Ces dernières semaines, les partis d'opposition ont commandé des sondages qui comprenaient l'option de voter pour un parti dirigé par Bressler et Radman. Les résultats n'ont pas été à leur goût: un tel parti remporterait entre 10 et 12 mandats et plus les semaines passent, plus il se renforce. Bien entendu, ces mandats sont grapillés sur ceux de tous les partis d'opposition, du Ma'hané Hamamla'hti de Gantz à Meretz, en passant par Yesh Atid de Yaïr Lapid.

Ces sondages pourraient rebattre les cartes de manière inattendue. En effet, d'après le journaliste Maty Tuchfeld d'Israël Hayom, ce sont ces chiffres qui ont poussé Lapid a assouplir sa position face à la coalition et à accepter de discuter d'un compromis sur la clause de raisonnabilité. ''Soudain, l'objectif de faire tomber le gouvernement n'est plus aussi brûlant, lorsqu'il devient plausible de finir troisième ou quatrième aux élections'', écrit Tuchfeld.

 

Il se pourrait donc que l'on assiste dans les semaines qui viennent jusqu'à la reprise des activités parlementaires et même lorsque la suite de la réforme arrivera devant la Knesset, à un changement de cap de la part des partis d'opposition. Ils vont désormais essayer de naviguer entre deux eaux: d'un côté être une opposition effective au gouvernement, de l'autre affaiblir le poids politique que prennent les leaders de la protestation.

A cela s'ajoute un phénomène révélé par Maty Tuchfeld: les entrepreneurs de la high tech qui s'étaient enflammés en menaçant de retirer leurs fonds d'Israël et en dressant un tableau noir de la situation économique du pays, sont de plus en plus nombreux à se rendre compte qu'ils sont les premiers à payer les conséquences négatives de ces actions. Ils commencent à se dire que la réforme judiciaire n'est peut-être pas la responsable des effets négatifs qu'ils subissent mais qu'ils sont eux-mêmes à l'origine de cela. Lapid le sait et il se veut à leur écoute. Ces mêmes entrepreneurs seraient disposés à inciter le chef de l'opposition à calmer la situation pour éviter qu'elle n'échappe totalement à tout contrôle.
Boaron blue