L’argument apporté par la ministre Shasha Bitton pour justifier sa décision à l'époque était que Dany Dayan “a une solide expérience dans la gestion de compagnies aux larges extensions”. Aucune référence à des compétences dans le domaine historique. Un critère étrange avancé par la ministre alors que les adversaires de la nomination d’Effi Eitam estimaient notamment qu’il n’avait aucun lien avec la Shoah, ce qui est d’ailleurs inexact.
Interviewé sur la chaîne Aroutz 20 (aujourd'hui 14), Effi Eitam expliquait que la raison réelle de l’opposition à sa nomination, notamment l’opposition farouche de Yaïr Lapid, était due à la confrontation de plus en plus visible entre deux visions diamétralement opposées de la Shoah : celle, particulariste, qui y voit un événement unique et inégalé dans l’Histoire et qui enjoint le peuple juif à tout faire pour que cela ne se reproduise plus, et une autre, universaliste, post-sioniste et post-moderniste, en nette progression, qui y voit un événement similaire à tous les autres massacres, et qui pourrait être perpétré par n’importe quel peuple, y compris par les Juifs.
La volonté du gouvernement de limoger Dayan viendrait du fait qu'il a invité la chanteuse Keren Peles à se produire lors d'une cérémonie officielle alors que celle-ci participe activement aux manifestations contre le gouvernement.
Des noms circulent même pour le remplacer: l'ancienne députée Likoud, Keren Barak ou le lauréat du prix d'Israël, Yehoram Gaon.
Le bureau du Premier ministre dément l'information mais cela n'a pas empêché le secrétariat d'Etat américain de publier sur X (anciennement Twitter): ''Les Etats-Unis apprécient le travail indispensable de Yad Vashem et de ses directeurs avec lesquels nous travaillons pour l'éducation, la mémoire et la recherche sur la Shoah. La préservation de l'indépendance d'une telle institution est la clé contre les tentatives de négation de la Shoah''.
Le ministre de l'Education, Yoav Kisch, a encore démenti l'information suivant laquelle il chercherait à remplacer Dany Dayan, tout en reconnaissant que son attitude en tant que directeur de l'institution faisait l'objet d'un examen après des plaintes concernant des décisions à l'encontre des règles de fonctionnement de Yad Vashem.
Interrogé sur ce sujet, le ministre a répondu: ''Je ne cherche pas à renvoyer qui que ce soit. J'ai reçu des plaintes sur son attitude, et nous les vérifions. Je dis que si son attitude est irréprochable, personne ne sera renvoyé, si des problèmes sont relevés, ils seront traités''. Quant au lien avec l'invitation de Keren Peles, Kisch a confié: ''Je peux vous dire un secret? J'aime beaucoup Keren Peles, je trouve que c'est une chanteuse extraordinaire''.