Elles dénoncent l'inaction des forces de sécurité et de renseignements qui ont rendu possible le massacre dont ont été victimes ces jeunes qui faisaient la fête près du kibboutz Reïm, à quelques kilomètres de la Bande de Gaza.
Les plaignants sont des jeunes qui ont été blessés et/ou qui ont subi un traumatisme important le 7 octobre.
Ils estiment que Tsahal aurait dû mettre fin à la fête quand, en pleine nuit, des signaux d'alerte sont apparus et ont été transmis à la hiérarchie militaire et du renseignement: ''Un coup de téléphone au responsable de la fête pour qu'il fasse disperser les participants immédiatement compte-tenu du risque aurait sauvé des vies et évité des blessures physiques et des traumatismes psychologiques de centaines de participants à cette fête. Cette négligence et ces graves défaillances sont incompréhensibles. Le sujet de la plainte est la négligence criminelle ainsi que les graves défaillances des mis en cause séparément et ensemble, qui ont entrainé de graves handicaps chez les victimes et ont gâché leurs vies'', écrivent les plaignants dans la plainte déposée devant le tribunal de district de Tel Aviv contre Tsahal, le ministère de la Défense, la police et le Shabak.
Il est précisé que la plainte ne vient pas en remplacement d'une commission d'enquête sur les défaillances ayant permis les attaques du 7 octobre.
Dans la plainte, il est également écrit que certains officiers avaient exprimé leurs réticences à autoriser une fête avec autant de monde, aussi proche de la frontière avec Gaza, pour des raisons sécuritaires. Mais l'autorisation a été donnée en bonne et due forme par Tsahal. Et ce alors que l'officier responsable de la zone avait exprimé son désaccord pour autoriser le festival Nova, estimant qu'il s'agissait d'un risque sécuritaire inutile et il a même souligné que Tsahal aurait du mal à garantir la sécurité de l'événement puisque c'était le jour de Simhat Torah et que de nombreux soldats étaient en permission.
Les plaignants soulignent que tôt le matin, le chef du Shabak, Ronen Bar, suite aux différentes alertes pendant la nuit, a décidé de dépêcher à la frontière avec Gaza, l'équipe ''Tequila'', spécialisée dans l'intrusion de terroristes. Ils en déduisent qu'à cette heure-là, le soupçon d'incursion terroriste était avéré: ''Pourquoi alors ne pas avoir ordonné aux participants de la fête de se disperser?'', s'interrogent les plaignants.
Ils notent aussi que les policiers présents sur place pendant la fête n'étaient pas en quantité suffisante compte-tenu du nombre très important de participants. Il y avait 27 policiers pour 3500 participants. La plupart n'étaient même pas armés de fusils mais uniquement de pistolets, contrairement aux consignes dans une telle zone.
Pour les avocats qui représentent les plaignants, Me Anat Ginzburg et Me Guilad Ginzburg, ''le drame aurait pu être évité facilement''.