Mohammad Shtayyeh, le Premier ministre palestinien, a présenté aujourd'hui (lundi) la démission de son gouvernement au Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui l'a acceptée.

Cette démission s'inscrit dans un processus qui vise à mettre en place un gouvernement technocratique palestinien qui gérerait les territoires palestiniens de Judée-Samarie mais aussi la Bande de Gaza.

Ce faisant Mahmoud Abbas cède aux pressions internationales dont celle des Etats-Unis et de certains pays arabes pour entamer une réforme de l'Autorité palestinienne.

Shtayyeh reste à la tête d'un gouvernement de transition jusqu'à la mise en place d'un nouveau gouvernement qui devrait intervenir, selon les médias arabes, d'ici la fin de la semaine. C'est Muhammad Moustafa, le président du fonds d'investissement palestinien qui est pressenti pour prendre la tête de ce gouvernement technocrate.

Moustafa est un professeur d'économie de premier rang, âgé de 69 ans, le conseiller économique d'Abou Mazen, et de fait son confident ainsi que son plus important expert financier. Moustafa, né dans le village de Zur, au sud de Toulkarem, est PDG de la société de communication de l'Autorité palestinienne et dirige le Fonds national d'investissement. Il était auparavant ministre de l'Économie. Il y a deux ans, Abou Mazen l'a nommé membre du Comité exécutif de l'OLP.

Muhammad Moustafa est titulaire d'une licence en ingénierie de l'Université de Bagdad. Il a obtenu son doctorat en économie et gestion à l’Université de Georgetown à Washington. Il a derrière lui 15 années de travail à la Banque mondiale. La candidature de Muhammad Moustafa est également soutenue par les Américains.

 

Pour Zvi Yehezkel, directeur du département des Affaires arabes sur la chaine israélienne 13, ''un gouvernement de technocrates est une solution qui est bonne pour le Hamas. Le Hamas a proposé une telle solution pour la Judée-Samarie alors qu'il est certain de remporter les élections. C'est juste un autre nom pour le même gouvernement avec la même idéologie. Cela signifie que l'argent va arriver au jihad. Un gouvernement de technocrates ne peut pas arrêter le jihad. Il peut gérer le logement et les écoles dans lesquelles les enfants apprendront que nous sommes des singes et des porcs. Cela ne changera rien dans le fond''.

 

Dans l'annonce de sa démission, Shtayyeh a insisté: ''Nous continuerons la lutte contre l'occupation et pour la création d'un Etat sur la terre de Palestine''.