Après avoir suspendu une livraison d'armes pour Israël, l'administration américaine refuse de s'engager sur la suite des commandes.

Le secrétaire d'Etat à la Défense, Lloyd Austin, a laissé entendre devant le Sénat aujourd'hui (mercredi) que les Etats-Unis pourraient retarder également les prochaines livraisons.

''Nous reconsidérons pour le moment l'aide sécuritaire sur le court terme, en lien avec le développement des événements à Rafah. Il est clair depuis le départ qu'Israël est responsable des civils à Rafah. Nous avons suspendu une livraison d'armes. Les Etats-Unis ne sont pas encore fixés de manière définitive sur la suspension des autres livraisons à Israël''.

Il a ajouté: ''La décision du Président Joe Biden de retarder une livraison de munitions à Israël a été prise en raison du plan d'Israël de passer à l'action à Rafah, auquel Washington est opposé sans la mise en oeuvre des moyens nécessaires pour protéger les civils. Nous avons été très clairs avec Israël depuis le début qu'il ne pouvait pas lancer une grande offensive à Rafah sans rendre des comptes sur la manière de protéger les civils dans la zone de combat''.

Le ministre israélien de l'Energie et membre du cabinet de sécurité, Eli Cohen, a réagi à ces menaces: ''L'indépendance dans la fabrication des armes et des munitions est critique pour la sécurité d'Israël. Il ne faut pas attendre la fin de la guerre, nous devons agir immédiatement pour créer des systèmes de production indépendants''.

Un responsable politique a déclaré: ''L'arrêt de la livraison d'armes américaines à Israël est une ligne rouge qui est franchie dans les relations entre nos Etats. Cela ne nous empêchera pas de continuer nos opérations. Nous le ferons avec ou sans eux. Concernant les munitions, nous saurons nous débrouiller. S'il le faut nous nous battrons avec des pierres et des bâtons''.

Le journaliste Hagay Segal de Makor Rishon a fait remarquer: ''L'argument selon lequel si Israël avait adopté une autre attitude, l'embargo américain sur les armes aurait pu être évité est une réécriture honteuse de l'histoire: Tsahal a été envoyé en notre nom à tous, y compris au nom des dirigeants occidentaux qui étaient là le 7 octobre et ont dénoncé le Hamas. La seule faute d'Israël est son entêtement à vouloir remplir cette mission et à ne pas se soumettre aux accords de capitulation''.