C'est la note la plus basse donnée par Moody's à Israël depuis que l'agence a commencé à noter l'économie de l'Etat hébreu en 1995.
L'agence a expliqué que le principal motif de cette dégradation était l'augmentation significative du risque géopolitique avec des conséquences négatives importantes sur les capacités de remboursement de crédit de l'Etat d'Israël, aussi bien sur le court terme que sur le long terme.
''La puissance du conflit entre Israël et le Liban est monté d'un cran ces derniers jours'', écrit l'agence Moody's avant l'élimination de Nasrallah, ''Parallèlement, les chances d'un cessez-le-feu à Gaza s'amenuisent et les risques politiques internes ont augmenté aux côtés des risques géopolitiques''.
L'agence Moody's estime, par ailleurs, que les institutions et les autorités israéliennes n'ont pas été assez efficaces pour prévenir ''l'atteinte aux indicateurs de crédit d'Israël''. Elle prévoit un déficit budgétaire de 6% l'année prochaine alors que le ministre Smotrich table sur un déficit de 4% pour le budget 2025.
Pour 2024, le gouvernement avait fixé un objectif de 6.6%, pour Moody's, il atteindra 7.5%.
L'agence évoque également les sujets politiques internes israéliens dans son rapport comme l'enrôlement des orthodoxes à l'armée ou la querelle entre le ministre de la Justice et la Cour suprême comme facteurs déstabilisateurs. Pour elle, l'absence de lois sur l'enrôlement des orthodoxes accentue la charge qui pèse sur les réservistes et donc sur le marché israélien. Le bras de fer entre Yariv Levin et la Cour suprême affaiblit les institutions de l'Etat, toujours selon Moody's.
Le comptable principal du ministère des Finances, Yaheli Rottenberg, a estimé: ''La décision de l'agence de notation de crédit Moody's est exagérée et injustifiée. Le niveau de cette notation ne reflète pas les données fiscales macroéconomiques du marché israélien. Il est évident que la guerre sur plusieurs fronts se ressent sur le marché israélien mais il n'y a aucune justification à la décision de la société de notation''.
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a déclaré: ''L'économie israélienne porte le joug de la plus longue et plus chère guerre de l'histoire du pays. Il s'agit d'une guerre existentielle que nous devons poursuivre jusqu'à la victoire qui nous donnera des années de calme, de sécurité et de croissance économique. Le marché israélien est fort et il attire toujours des investissements. Nous allons, avec l'aide de Dieu, faire voter un buget responsable avec des mesures de restrictions nécessaires et après la victoire, ceux qui ont baissé notre note de crédit la rétabliront à au niveau réel du marché israélien''.