Amit a été enlevée du kibboutz Kfar Azza le 7 octobre et a été libérée au bout de 55 jours dans le cadre de l'accord de libération partielle au mois de novembre dernier.
Le récit qu'elle a fait devant l'ONU est glaçant: ''J'étais détenue seule, avec une chaine en fer à la cheville. Dans cette maison, j'ai été agressée sexuellement par le terroriste du Hamas qui me surveillait en captivité. Il m'a obligée à entrer dans la douche et m'a suivie en pointant son arme sur moi. Il m'a posé des questions personnelles alors qu'il était assis à côté de moi en caleçon. Il a soulevé mon T-shirt et m'a touchée. Il m'a demandé quand mes règles se terminaient. J'étais démunie. Je savais très bien ce qu'il projetait. Lorsque l'agression s'est terminée, je ne pouvais même pas pleurer ou être triste. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à ce qu'il m'a fait''.
Amit, dont le courage force le respect, a ajouté: ''Je n'avais personne pour me consoler, j'étais obligée de ''bien me comporter'' avec celui qui venait juste de m'agresser sexuellement de manière effrayante. Quelques jours plus tard, j'ai été transférée dans un nouveau lieu. Là-bas, d'autres terroristes armés du Hamas me surveillaient. Malgré la peur, je me trouvais chanceuse de ne plus être avec le terroriste qui m'avait agressée sexuellement parce que je savais que si j'étais restée avec lui, il aurait recommencé''.
Puis elle a raconté: ''Dans ce nouvel endroit, j'ai été torturée, on m'a suspendue par les pieds, on m'a frappée et humiliée. A chaque instant j'ai eu peur pour ma vie''.
Amit a expliqué pourquoi, malgré la douleur et l'immense difficulté de parler, elle tient à raconter ce qui lui est arrivé: ''Nous, les otage, nous nous sommes jurés l'un à l'autre que si l'un d'entre nous était libéré, il n'aurait de cesse de se battre pour que tout le monde soit libre. Aujourd'hui je tiens cette promesse en racontant mon histoire. Peu importe combien cela fait mal, combien c'est dur pour moi de parler et de revivre à nouveau ce que j'ai subi. Aussi dur que cela soit, il est encore plus dur de se taire. Je ne peux pas me taire, pas uniquement en raison de la promesse mais aussi en raison du silence écrasant et même du déni des horreurs qui ont eu lieu et continuent d'arriver à toutes les personnes enlevées qui sont toujours détenues à Gaza depuis 383 jours terribles.
Son message à l'ONU est clair: ''Je vous supplie de remplir votre devoir. Prenez des mesures immédiates pour garantir la libération de ceux qui sont encore en captivité. Chaque jour qui passe leur fait de plus en plus mal psychologiquement et met leur vie en danger. Agissez maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Je vous en conjure, ne détournez pas le regard des horreurs qui ont été commises contre des civils innocents. Vous avez la responsabilité de protéger les droits de l'homme, de combattre le terrorisme et de juger les responsables de crimes odieux. Le monde regarde et attend que le conseil de sécurité de l'ONU remplisse sa fonction. Je vous en supplie, ne nous décevez pas. Garantissez la liberté des otages et que plus jamais personne ne subisse le même sort. Souvenez-vous qu'il s'agit de notre devoir à tous de combattre le terrorisme et de protéger les droits de l'homme. Il est maintenant temps d'agir''.