Vie politique

Enrôlement des orthodoxes à l’armée: la loi polémique autour des subventions des crèches

3 minutes
30 octobre 2024

ParIsraJ

Enrôlement des orthodoxes à l’armée: la loi polémique autour des subventions des crèches
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Au mois d'août dernier, alors que la loi exemptant le public orthodoxe du service militaire est arrivée à expiration, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a ordonné au ministre du Travail Yoav Ben Tsur (Shass) de cesser les subventions pour les crèches à destination des enfants des étudiants en kollel qui ne servent pas dans Tsahal.

Elle a indiqué que le gouvernement n’était plus habilité à encourager l’étude de la Torah des orthodoxes candidats à l’enrôlement dans les services de sécurité par le biais de subventions financières étatiques.

Il s’agit d’une sanction très lourde sur les jeunes ménages orthodoxes, le prix pour une place en crèche pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de shekels par mois.

En l'absence de loi sur l'enrôlement des orthodoxes, cette sanction doit donc s'appliquer.

Dès la rentrée parlementaire qui a eu lieu lundi dernier (28/10), les partis orthodoxes ont exigé qu'une loi qui perpétue l'exemption des orthodoxes soit votée. Face aux difficultés soulevées, ils ont décidé de demander en priorité l'adoption d'une nouvelle loi concernant les subventions aux crèches afin que les couples orthodoxes dont la femme travaille et dont le mari n'est pas à l'armée puissent continuer à les percevoir.

Selon la proposition de loi du député Israël Eichler (Yahadout Hatorah), les subventions pour les crèches dépenderont à l'avenir de la situation professionnelle de la mère indépendamment de l'activité du père. Concernant la hauteur de la subvention, les revenus du père seront pris en compte.

Les partis orthodoxes demandent que cette loi soit votée le plus rapidement possible. Elle devrait être présentée en conseil des ministres la semaine prochaine.

Les partis de l'opposition mais aussi plusieurs députés de la coalition sont vent debout contre cette loi qui supprime tout levier financier pour faire pression sur les orthodoxes qui refusent de s'enrôler à l'armée.

Ainsi, le député Likoud Dan Illouz a prévenu: ''Stop aux combines. Les orthodoxes ne s'enrôleront pas à l'armée sans sanctions personnelles significatives. Exempter une population si nombreuse de toute obligation de service militaire dans une période aussi critique est un acte qui n'est pas sioniste et qui n'est pas digne de notre peuple, que l'on appelle cela ''loi sur l'enrôlement'' ou ''loi sur les crèches'' dont le seul but est d'annuler les sanctions et de rétablir les financements''. Dan Illouz explique qu'il est conscient de l'impact du retrait des subventions pour les crèches sur les familles en général et les femmes en particulier mais il demande que d'autres sanctions soient envisagées contre ceux qui refusent de servir avant de supprimer celle-là.

Le ministre de l'Alya et de l'Intégration, Ofir Sofer (Hatsionout Hadatit), a été critique envers les dirigeants du secteur orthodoxe: ''Nous avons reçu un crachat à la figure de leur part concernant l'enrôlement à l'armée. Les gens saignent à mort, ceux qui étudient la Torah et ceux qui n'étudient pas. La déclaration catégorique selon laquelle il y aurait ici un public qui ne participe pas à la charge militaire dans ces moments historiques que vit l'Etat d'Israël est insupportable. La loi sur les crèches ne sera pas promue tant que celle sur l'enrôlement à l'armée n'aura pas avancé. Ce n'est pas négociable''.



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