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Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a réagi ce matin (jeudi) sévèrement après une interview de l'ancien chef du Shabak, Yoram Cohen, sur la radio Reshet Beth et a accusé certains éléments des institutions chargées de faire appliquer la loi de vouloir faire un coup d'Etat.
Lors de cette interview, Yoram Cohen a raconté un épisode qui s'est déroulé du temps où il était chef du Shabak: ''Le Premier ministre avait peur qu'il y ait des fuites concernant un sujet sensible. Il m'a demandé de mettre en oeuvre mes outils pour que tous ceux qui étaient au courant de ce secret soient placés sous la surveillance du Shabak et si quelqu'un faisait fuiter une information, nous devions nous en occuper''. Cohen a indiqué que parmi ces outils se trouvait celui des écoutes téléphoniques.
Yoram Cohen évoque une affaire datant de 2011 et qui concernait la préparation d'une attaque contre l'Iran. Les personnalités qui auraient mises sur écoute étaient le chef du Mossad de l'époque, Tamir Pardo et le Chef d'Etat-major, Benny Gantz. Lorsque l'information avait été révélée dans la presse à l'époque, Yoram Cohen avait nié avoir reçu l'instruction de surveiller ces deux hommes.
L'ancien chef du Shabak est allé encore plus loin, dans son interview ce matin, en estimant: ''Si un groupe de gens veulent protester (contre le gouvernement, ndlr), il peut très bien demander au chef du Shabak de mettre en oeuvre ces outils''.
Pour Cohen, l'attitude du Premier ministre en temps de guerre est très problématique: ''Il y a un manque de conscience publique, si vous formatez l'opinion en lui faisant croire que l'échec du 7 octobre est uniquement celui de l'échelon militaire, vous créez une conspiration. Des gens dans l'entourage de Netanyahou travaille à cela''.
Il s'est également exprimé contre la loi Feldstein adoptée en lecture préliminaire par la Knesset et qui procure l'immunité à tout soldat ou membre des services de sécurité qui transmettrait une information confidentielle au Premier ministre. Pour Cohen: ''Que dit le Premier ministre? Que dit cette loi? Que l'on ne fait pas confiance au discernement professionnel du Chef d'Etat-major, du chef des renseignements militaires, du commandant de l'unité 8200''.
Il y a quelques jours, lors d'une précédente interview, Cohen avait également choqué en déclarant: ''Le chef du Shabak se contient par rapport à ce qu'il pourrait faire au Premier ministre''.
Face à ces déclarations, le cabinet du Premier ministre a publié un communiqué: ''Yoram Cohen se trouve profondément ancré dans une campagne politique et tente de construire une nouvelle ''affaire'' inventée de toutes pièces. Le Premier ministre a demandé qu'un secret d'Etat vital soit gardé, il a appliqué les conseils du pouvoir juridique, a agi en conformité avec la loi et n'a porté atteinte aux droits de personne. Contrairement à ce qui a été dit, la véritable menace sur la démocratie en Israël ne vient pas des élus mais d'acteurs des institutions chargées de faire appliquer la loi qui refusent d'accepter le résultat des urnes et tente de faire un coup d'Etat par le biais d'enquêtes politiques débridées qui ne sont acceptables dans aucune démocratie''.