Selon un rapport exclusif publié par l’agence de presse Reuters, la Global Humanitarian Foundation (GHF), l'organisation chargée de la distribution alimentaire à Gaza mais non impliquée dans les négociations actuelles sur un accord d’otages ou de cessez-le-feu, a proposé un plan de grande envergure visant à établir des « zones de transit humanitaires » – tant à l’intérieur de la bande de Gaza qu’en dehors.

L’objectif déclaré de ce projet, estimé à deux milliards de dollars, serait de remplacer le contrôle du Hamas sur la population gazaouie. Développée ces derniers mois et présentée à l'administration Trump, la proposition aurait été récemment discutée au sein de la Maison-Blanche, selon des sources proches du dossier.

Les documents du projet décrivent ces zones comme des lieux vastes et temporaires où les Gazaouis pourraient « vivre temporairement, être déradicalisés et se préparer à une relocalisation, s’ils le souhaitent ». La carte jointe au plan montre des flèches pointant vers Chypre, l’Égypte, et d’autres destinations potentielles étiquetées comme « autres possibilités ? ».

Le plan ne précise toutefois ni le mécanisme de transfert de la population vers ces zones, ni les localisations exactes hors de Gaza. Selon Reuters, les concepteurs espèrent que de nombreux Gazaouis accepteront de s’y rendre, afin de « renforcer la confiance avec la population locale » et de promouvoir la vision de Donald Trump pour Gaza.

La proposition inclut au moins huit complexes, chacun conçu pour accueillir des centaines de milliers de personnes. L’un des responsables du projet a déclaré à Reuters que l’intention était de « supprimer l’élément de peur », d’offrir aux Palestiniens une alternative au régime du Hamas, et un « espace sûr pour vivre ».

Un autre acteur impliqué dans la conception a affirmé que le plan avait été transmis à l’ambassade des États-Unis en Israël au cours de l’année écoulée. Toutefois, il a indiqué que le projet n’avait pas progressé, faute de financement suffisant. De son côté, la Global Humanitarian Foundation a formellement démenti avoir initié une telle initiative, affirmant que sa mission se limite à l’aide alimentaire à Gaza.

Le département d’État américain a refusé de commenter l’existence ou non d’un tel plan, tandis qu’un haut responsable de l’administration américaine a déclaré : « Il n’a jamais été question d’un tel projet. Aucun fonds n’y est alloué sous quelque forme que ce soit. »

Sur le même sujet, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a évoqué aujourd'hui la création d'une zone humanitaire entre les axes Morag et Philadelphie au sud de la Bande de Gaza, où seront relogées jusqu’à 600000 personnes déplacées de la zone d’Al-Mawasi.
« Le Hamas n’y existera pas », a-t-il expliqué.

Le directeur général du ministère de la Défense a déjà entamé les démarches nécessaires pour établir cette zone, qui sera gérée par des entités internationales. « Il n’y aura pas de gouvernance militaire israélienne. Dans le cadre des négociations sur un accord concernant les otages, notre position est que cette zone doit rester sous notre contrôle. Ainsi, même en cas de cessez-le-feu, nous pourrons avancer dans la création de cette zone. », a encore précisé Israël Katz.