L'embuscade meurtrière qui a tué cinq combattants israéliens lundi soir près de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, met en lumière des défaillances préoccupantes dans la stratégie militaire de Tsahal. Cet incident, survenu dans une zone supposée "hautement contrôlée" par l'armée israélienne, soulève des interrogations majeures sur les capacités opérationnelles du Hamas et l'efficacité du dispositif sécuritaire israélien.
Un piège sophistiqué dans une zone "sécurisée"
L'attaque s'est déroulée selon un schéma désormais récurrent : une première explosion d'engin explosif improvisé (EEI) contre une patrouille, suivie d'une seconde charge visant les forces de secours pour maximiser les pertes. "Nous ouvrions une voie. Nous marchions. À un moment donné, j'ai entendu l'explosion de la première charge", témoigne un combattant survivant. "Des combattants ont été blessés. Puis il y a eu une autre explosion, une deuxième charge. C'est là que j'ai été blessé."
Cette tactique révèle aussi une préparation minutieuse des terroristes et expose plusieurs failles critiques dans le dispositif israélien. Concernant l'incident de Beit Hanoun, comment des engins explosifs ont-ils pu être placés dans une zone préalablement "affaiblie" par les frappes aériennes ? Les terroristes ont-ils réussi à poser ces charges entre samedi soir et mardi, anticipant le passage des forces israéliennes ?
Plus troublant encore : pour évaluer les déplacements de Tsahal et placer des EEI le long de cet axe, le Hamas a nécessairement dû recueillir des renseignements préalables et analyser le terrain. "L'armée a été transparente aux yeux des terroristes", constate une source militaire, soulevant de "vives inquiétudes" quant à l'étanchéité des informations opérationnelles.
Si le déclenchement s'est fait à distance, cela signifie par ailleurs que les terroristes disposaient d'équipements de vision nocturne pour observer l'approche des forces israéliennes. Cette capacité technique souligne l'évolution des moyens du Hamas, malgré presque deux ans de guerre intensive.