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Pourquoi le Hezbollah n'a pas attaqué Israël le 7 octobre?

Dans une interview sur la chaine libanaise Al Mayadeen, le numéro 1 du Hezbollah s'explique.

3 minutes
9 juillet 2025

ParGuitel Benishay

Pourquoi le Hezbollah n'a pas attaqué Israël le 7 octobre?

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Naïm Qassem, le numéro 1 du Hezbollah, a accordé hier (mardi) une interview à la chaine libanaise Al Mayadeen.

Il a été interrogé sur la politique qu'a choisi de mener l'organisation terroriste au regard de l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël.

Qassem a affirmé que la direction du Hamas n'avait pas informé celle du Hezbollah de son intention de mettre en oeuvre cette attaque: ''La direction iranienne n'était pas non plus au courant", a-t-il ajouté en précisant que certains chefs du Hamas à l'étranger ont aussi été surpris du déclenchement de l'attaque le 7 octobre. Nasrallah a appris le lancement de l'attaque une demi-heure après son commencement.

Il explique donc que les différentes composantes de l'axe contre Israël n'ont pas eu le temps de construire un plan d'action commun.

Le successeur de Nasrallah a raconté que le 9 octobre, ce dernier a réuni le conseil de la Shura qui a décidé de ne pas déclencher un conflit ouvert avec Israël mais de se contenter d'opérations militaires limitées.

Quelques jours plus tard, la direction du Hezbollah a fait part de sa satisfaction face aux résultats obtenus par une telle stratégie: la mobilisation massive de forces de Tsahal sur le front nord, bloquant des effectifs importants, exil des habitants du nord d'Israël, augmentation de la pression sociale et économique en Israël tout en causant des pertes aux forces de Tsahal.

Pour le chef du Hezbollah, cette politique a permis d'aider le Hamas en obligeant Israël à mener une guerre sur deux fronts.

Qassem a également reconnu que l'opération des bipeurs a été un tournant et a considérablement ébranlé le Hezbollah. ''Alors que nous pensions que leur acquisition s’était déroulée dans la plus grande discrétion, il est apparu que l’opération était, en réalité, parfaitement connue des services israéliens. L’achat de ces dispositifs s’est effectué au cours de l’année écoulée, voire un an et demi. L’explosion des bipeurs a représenté, pour nous, un revers d’une ampleur considérable''.

Le 18 septembre, lors d'une réunion du Conseil de la Shura, Hassan Nasrallah a exprimé sa colère, dans le sillage de cette affaire. ''L’infiltration du système de communication interne a été presque totale : les Israéliens avaient accès à toutes nos transmissions, sans que nous en ayons conscience'', reconnait Qassem. ''Selon les premières conclusions de l’enquête interne, la brèche ne semble pas résulter d’un acte d’espionnage humain, mais plutôt d’une surveillance technologique et d’une interception électronique sophistiquée'', a-t-il ajouté précisant que l'enquête se poursuit au sein du Hezbollah.

Pour finir Naïm Qassem a affirmé que le Hezbollah ne se soumettrait pas: ''Nous avons deux options: la mort en martyr ou la victoire''.