Le massacre du 7 octobre continue de provoquer un séisme dans l’appareil sécuritaire israélien. Selon Galei Tsahal, la Direction du renseignement de Tsahal a décidé d’intégrer l’apprentissage de l’arabe et de l’islam à l’ensemble de ses formations, et ce pour tous les soldats et officiers, même ceux dont les postes ne nécessitent pas directement la maîtrise de la langue.
Un département dédié à l’enseignement de l’arabe et de l’islam sera ainsi créé au sein du système de formation. Objectif : garantir que chaque officier de renseignement au niveau des brigades et divisions parle arabe couramment et comprenne en profondeur la culture islamique.
Cette réforme s’appliquera dès la phase de pré-recrutement, dans les programmes éducatifs préparatoires, et se poursuivra tout au long de l’instruction de base et des formations avancées pour les officiers et permanents. Tsahal vise à ce que, d’ici un an, 100 % du personnel du renseignement ait reçu une formation sur l’islam et 50 % une formation en arabe.
Parallèlement, le département de promotion des études du Moyen-Orient, fermé il y a six ans pour raisons budgétaires, va rouvrir sous l’égide de l’Unité 8200. Il relancera des programmes éducatifs dans les écoles, comme le « Cours de cadets Moyen-Orient », pour renforcer dès le plus jeune âge l’enseignement de l’arabe et de la culture régionale.
Autre nouveauté : l’ouverture de cours spécialisés sur les dialectes yéménites (houthis) et irakiens. L’intelligence militaire explique que l’un des défis dans l’écoute des Houthis vient notamment de la consommation de qat, une herbe considérée comme drogue dans de nombreux pays, qui provoque des inflammations ou cancers buccaux et complique la compréhension des interlocuteurs. Pour surmonter ces difficultés, Tsahal a recruté enseignants et chercheurs issus des communautés concernées, afin d’assurer une formation authentique et approfondie.
« Jusqu’à aujourd’hui, nous n’étions pas assez bons en culture, langue et islam », a reconnu un officier supérieur au micro de Galei Tsahal. « Nous ne pouvons pas transformer nos soldats en enfants arabes ayant grandi au village, mais nous pouvons, à travers l’étude de la langue et de la culture, leur donner une pensée critique et une capacité d’observation approfondie. »