Après plusieurs années de mobilisation, la Knesset a adopté ce mercredi la loi dite « Shir Hajaj », qui interdit désormais l’octroi de la citoyenneté ou d’un permis de séjour en Israël aux membres de la famille de terroristes. Portée par le député Amit Halevi, la loi a été approuvée en deuxième et troisième lectures à une large majorité, avec le soutien à la fois de la coalition et d’une partie de l’opposition.
Concrètement, cette législation empêche les proches de terroristes d’entrer en Israël dans le cadre du regroupement familial. Quant à ceux qui vivent déjà dans le pays grâce à ce dispositif, leur statut pourra être révoqué, et ils seront expulsés. Selon les données du Shin Bet présentées à la commission de la Knesset, une part importante des auteurs d’attentats ayant la citoyenneté israélienne sont issus de familles entrées dans le pays via le regroupement familial.
La loi porte le nom de Shir Hajaj, une jeune lieutenante israélienne tuée en 2017 dans un attentat à la voiture bélier à Jérusalem, au niveau de la promenade d'Armon Hanatziv. Depuis l’attaque, ses parents, Herzl et Meirav Hajaj, ont mené un combat public acharné pour que soit adopté un texte à visée dissuasive. Ils président aujourd’hui le forum « Choose for Life », qui milite pour le durcissement des lois face au terrorisme.
« C’est une loi qui est née de la douleur », ont déclaré les parents de Shir Hajaj dans un communiqué après le vote. « Après des années de lutte, cette loi corrige une injustice. Pour la première fois, il sera possible de retirer les permis de séjour des proches de terroristes. C’est une mesure dissuasive, qui sauvera des vies, et qui, nous l’espérons, empêchera d’autres familles de vivre le deuil que nous portons. »
De son côté, le député Amit Halevi a salué un « moment attendu depuis longtemps ». Il a dénoncé « des années d’anarchie sous la protection de la Haute Cour de justice, durant lesquelles des milliers de Palestiniens sont entrés en Israël et ont alimenté un terrorisme meurtrier ». « Cette époque prend fin aujourd’hui », a-t-il conclu.