Les Houthis du Yémen ont repris ces derniers jours leurs attaques contre les navires commerciaux reliant l’Asie à l’Europe. Mercredi, ils ont revendiqué la prise d’un nouveau navire, affirmant qu’il se dirigeait vers Eilat, une attaque qui a causé la mort de quatre personnes. Cela intervient trois jours seulement après une vaste opération de l’armée de l’air israélienne au Yémen.
Depuis un an, Tsahal dispose d’une division aérienne consacrée uniquement au front yéménite, qui pourrait bientôt devenir un corps opérationnel à part entière. Malgré les frappes répétées, Israël peine à dissuader les Houthis, qui continuent de lancer des missiles depuis une distance de 2 000 kilomètres, perturbant la vie de millions d’Israéliens. Jeudi matin encore, des sirènes ont retenti dans tout le centre du pays après le tir d’un missile balistique intercepté avec succès.
L’opération « Drapeau Noir » menée cette semaine par Israël, l’une des plus importantes depuis le 7 octobre, a causé des dommages estimés à des dizaines de millions de dollars, frappant notamment trois ports stratégiques dont celui d’Hodeidah. Cependant, quelques heures après cette offensive, deux nouveaux missiles étaient tirés depuis le Yémen vers Israël, réveillant des centaines de milliers de civils en pleine nuit.
Selon un officier de Tsahal, les Houthis ont déjà perdu des infrastructures portuaires essentielles, les obligeant à improviser des méthodes de déchargement inédites, comme tracter des navires marchands à l’aide de simples bateaux de pêche. Malgré ces revers, ils continuent de menacer Israël, motivés par une idéologie religieuse extrémiste prônant la destruction de l’État juif. « Ils continueront de lancer des missiles car c’est écrit sur leur drapeau », a déclaré un commandant de la division Yémen de Tsahal.
Les services de renseignement israéliens estiment être mieux préparés qu’il y a un ou deux ans, grâce à une coopération étroite avec le CENTCOM américain. Toutefois, les frappes sur le Yémen restent complexes, nécessitant des vols de plusieurs heures, des ravitaillements en vol et une gestion fine des défenses aériennes adverses.
Israël se prépare à poursuivre ces opérations sur le long terme, même en cas de cessez-le-feu avec le Hamas, car les ambitions des Houthis, soutenus par l’Iran, ne faiblissent pas.