France

Attentat de la rue des Rosiers : 43 ans après, la justice réclame un procès pour six hommes

Un juge d'instruction doit désormais se prononcer sur les réquisitions, en vue d'un éventuel procès aux assises d'ici un ou deux ans

2 minutes
10 juillet 2025

ParJohanna Afriat

Attentat de la rue des Rosiers : 43 ans après, la justice réclame un procès pour six hommes
Plaque en mémoire des victimes sur le site de l'attentat de la rue des Rosiers Photo : Wikipédia

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43 ans après l'attentat de la rue des Rosiers, la justice française franchit une étape décisive. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a rendu mercredi son réquisitoire définitif, réclamant un procès aux assises pour six hommes, dont le principal suspect Walid Abou Zayed.

Six morts et 22 blessés en 1982

Le 9 août 1982, vers 13h15, un commando terroriste avait semé la terreur dans le restaurant Goldenberg dans le quartier du Marais. Une grenade avait été lancée dans l'établissement avant qu'un commando ouvre le feu, causant la mort de six personnes et blessant 22 autres. L'attentat avait été attribué à l'époque au groupe Abou Nidal, une organisation palestinienne dissidente de l'OLP de Yasser Arafat, mais l'enquête n'avait jamais abouti.

Le principal suspect extradé de Norvège

Walid Abou Zayed, 66 ans, réfugié en Norvège, a été extradé vers la France il y a plus de quatre ans. Bien qu'il nie toute participation à l'attentat, le Pnat souligne qu'il est "désigné de manière constante et concordante par plusieurs témoins". Le parquet estime avoir identifié plusieurs tireurs du commando, composé selon les témoignages de trois à cinq hommes.

La défense de Walid Abou Zayed conteste vigoureusement ces accusations. Ses avocats dénoncent un "bricolage dangereux, fait de portraits robots vieux de 40 ans, de témoignages incohérents et de notes de renseignements bancales". Ils rappellent que l'enquête se menait à une époque sans ADN, vidéosurveillance ou données téléphoniques. "Le Parquet antiterroriste veut absolument sacrifier un homme sur l'autel du procès à tout prix", accusent-ils, estimant les preuves insuffisantes pour fonder une condamnation.

Cinq autres suspects visés

Outre Walid Abou Zayed, le Pnat réclame également un procès pour quatre autres hommes, actuellement sous mandat d'arrêt à l'étranger. Un sixième homme, mis en examen en avril dernier, est soupçonné d'avoir été le responsable de la cache d'armes du groupe Abou Nidal en France. Son renvoi devant la cour d'assises spécialement composée est également requis.

Un juge d'instruction doit désormais se prononcer sur ces réquisitions, en vue d'un éventuel procès aux assises d'ici un ou deux ans. Ce procès, s'il a lieu, marquera l'aboutissement d'une enquête de plus de quatre décennies sur l'un des attentats les plus marquants de l'histoire du terrorisme en France.