Samedi dernier, l'appartement du Rabbin Habad de Grenoble, le Rav Yehya Lahiany, a été incendié. Le feu s'est déclenché aux alentours de 12h30 dans cet appartement de rez-de-jardin. Plusieurs explosions s'en sont suivies en raison de la présence de bonbonnes de gaz dans l'appartement. Le feu s'est propagé à tout le reste de l'immeuble.
Onze pompiers ont été blessés par le souffle des explosions. Fort heureusement, la famille Lahiany n'était pas à son domicile à l'heure où l'incendie s'est déclaré, en ce jour de Shabbat. Tout le monde était encore à la synagogue.
Au total 15 appartements ont été évacués car déclarés inhabitables. La famille Lahiany, quant à elle, a tout perdu. Son logement et tout ce qui s'y trouvait sont partis en fumée.
Après plusieurs jours d'investigation, la piste de l'acte criminel est privilégiée. Les enquêteurs ont découvert sur place des accélérateurs de combustion que ne sont pas utilisés dans le cadre d'un usage domestique.
Un fort soupçon d'acte antisémite pèse sur l'affaire étant donné que le feu a été volontairement déclenché dans l'appartement de cette famille habad qui vit dans le quartier depuis 40 ans.
Toute la communauté grenobloise et même au-delà est sous le choc de ce drame qui frappe la famille Lahiany, qui oeuvre depuis des décennies avec un dévouement admirable pour chaque juif de la ville ou de passage.
L'une des filles du Rav Lahiany a déclaré: ''Il ne reste rien. La maison a brûlé complètement, tous nos souvenirs. Mais quand j'ai parlé à mes parents c'est là que j'ai réalisé la grandeur. Ma mère, en pleurs, m'a dit: 'on doit aller dans la rue, chanter, danser, dire merci à Hachem de nous avoir sauvé la vie'. Mon père m'a dit: 'Merci mon Dieu, je suis juif, Hachem est toujours avec moi. Le reste ce n'est que du matériel''.
Me Arnaud Levy-Soussan, l'avocat de la famille, a fait part du choc qu'a ressenti la famille à la confirmation du caractère criminel de l'incendie. ''Elle s'interroge aussi légitimement sur le point de savoir pourquoi son logement a été choisi. A ce stade, la question d'un acte à caractère antisémite doit être nécessairement posée'', a expliqué l'avocat au journal local Le Dauphiné Libéré.