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Benyamin Netanyahu a rencontré le chef du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich

En amont d’une nouvelle proposition à Hamas : Netanyahu tente d’apaiser les tensions au sein de sa coalition

3 minutes
13 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Benyamin Netanyahu a rencontré le chef du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich
Rencontre hier soir entre le 1er ministre et Bezalel Smotrich, crédit : bureau du 1er ministre

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Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’apprête à présenter aujourd'hui une nouvelle proposition d’accord à Hamas à son Cabinet. Celle-ci devrait porter sur deux points sensibles : les zones où l’armée israélienne resterait déployée dans la bande de Gaza dans le cadre d’un échange d'otages contre terroristes, et la gestion de l’aide humanitaire. Un débat stratégique est attendu aujourd’hui à ce sujet, au sein du cabinet de sécurité.

Depuis son retour de Washington, Netanyahu a rencontré le ministre des Finances et chef du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich, qui menace de quitter la coalition s’il ne reçoit pas de garanties formelles sur la reprise des combats après une trêve de 60 jours. Durant son séjour aux États-Unis, les deux hommes avaient déjà échangé à plusieurs reprises.

Smotrich veut des garanties écrites sur une reprise de la guerre

Contrairement à l’accord précédent conclu en janvier, Smotrich prévient qu’il n’acceptera pas une nouvelle pause sans promesse ferme de reprise immédiate des combats, une fois les otages libérés. Selon plusieurs membres du cabinet, Netanyahu partage l’objectif de « vaincre Hamas » et non de mettre fin à la guerre.

Tant Smotrich qu’Itamar Ben Gvir (Otzma Yehudit) s’opposent à la version actuelle de l’accord, notamment en raison du retrait prévu de Tsahal de certaines zones stratégiques. De son côté, Hamas refuse également l’idée d’une présence militaire israélienne continue à Gaza et rejette le plan en l’état.

Smotrich exige une feuille de route détaillée sur l’après-accord, mais celle-ci n’a pas encore été finalisée. Israël tente donc de formuler une nouvelle proposition qui pourrait être transmise aux médiateurs.

Polémique autour du plan humanitaire

Le cabinet discute aussi de la gestion de l’aide humanitaire et de la création de « zones sûres » pour empêcher Hamas d’en bénéficier. Une proposition de construction d’une ville humanitaire dans le sud de la bande de Gaza, au coût estimé entre 10 et 15 milliards de shekels, suscite de vives critiques.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a dénoncé ce projet :

« Avec 15 milliards, on pourrait réduire la taille des classes, baisser le prix de l’essence et financer les crèches. Netanyahu laisse Smotrich et Ben Gvir s’enfoncer dans leurs fantasmes extrémistes pour préserver sa coalition. Il est temps de mettre fin à cette guerre et de ramener les otages. »

Hamas inflexible, l'Égypte inquiète

D’après une source palestinienne proche de Hamas, les négociations sont dans l’impasse : Israël insisterait pour maintenir une présence militaire sur 40 % du territoire gazaoui durant la trêve. Une source israélienne, elle, accuse Hamas de bloquer l’avancée du processus en refusant toute souplesse.

Hamas continue d’exiger le retrait de Tsahal du couloir de Morag, qui isole Rafah du nord de l’enclave, et rejette catégoriquement les plans visant à agrandir la zone tampon au détriment du territoire palestinien.

Des responsables égyptiens, cités par Al-Araby Al-Jadeed, jugent que la nouvelle carte israélienne constitue une menace sérieuse pour les efforts régionaux de paix. Selon eux, le plan israélien forcerait des centaines de milliers de déplacés palestiniens à se rapprocher de la frontière avec le Sinaï, compromettant ainsi l’accord de paix entre l’Égypte et Israël.

Le journal rapporte que Le Caire se prépare à toute éventualité, envisageant un renforcement de sa présence militaire et des capacités logistiques à la frontière, tout en préparant une initiative politique exigeant un retrait israélien complet de Gaza.

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