La province de Soueïda, bastion druze du sud syrien, a de nouveau été le théâtre de violences meurtrières ce samedi 13 juillet. Selon plusieurs sources locales et internationales, des combats ont opposé des membres de la communauté druze à des tribus bédouines dans le quartier d’al-Maqus, à l’est de la ville de Soueïda. Les heurts ont fait au moins 6 à 13 morts, dont un enfant, et plus d’une vingtaine de blessés.
Les affrontements auraient éclaté à la suite d’enlèvements mutuels déclenchés par l’agression d’un jeune homme druze. La tension est rapidement montée, entraînant des échanges de tirs nourris et l’usage d’artillerie légère. En réaction à une incursion de membres de tribus bédouines, des milices druzes appuyées par des groupes armés locaux ont pris les armes, ce qui a conduit à la fermeture temporaire de la route reliant Damas à Soueïda.
L’agence Xinhua évoque un bilan légèrement différent, faisant état de deux morts et 22 blessés, tout en soulignant la gravité de l’incident et la peur qui s’est emparée de la population. Des médiateurs locaux ont tenté d’intervenir pour éviter une escalade, mais l'absence d'autorité sécuritaire centrale complique la stabilisation de la zone
Ces violences surviennent après plusieurs semaines de calme relatif. Entre avril et mai 2025, la région avait connu une flambée de violences intercommunautaires à Jaramana et Sahnaya, dans la banlieue sud de Damas, causant plus de 100 morts, principalement druzes, dans ce qui avait été qualifié par certains observateurs de « campagne génocidaire » (HuffPost, 3 mai 2025 ; Observatoire Syrien des Droits de l’Homme).
Depuis, la communauté druze s’était organisée autour de milices locales telles que la Brigade du Bouclier de Jaramana ou le Conseil militaire de Soueïda, tentant de maintenir l’ordre face à une autorité gouvernementale perçue comme hostile. Israël, préoccupé par le sort des Druzes syriens, avait apporté une aide discrète en mai dernier et mené des frappes ciblées contre des positions hostiles dans la région de Damas.
Le regain de tensions observé ce week-end confirme la fragilité de l’équilibre dans le sud syrien, où les clivages communautaires restent profonds et où l’absence de pouvoir central efficace favorise l’émergence de conflits armés sporadiques.