Israël

Sondage choc en Israël : 41 % des parents dissuaderaient leurs enfants de s’enrôler si les haredim sont exemptés

Un sondage révèle une rupture de confiance croissante dans l’équité du service militaire, en pleine crise politique sur la conscription des ultra-orthodoxes.

2 minutes
15 juillet 2025

ParDelphine Miller

Sondage choc en Israël : 41 % des parents dissuaderaient leurs enfants de s’enrôler si les haredim sont exemptés
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Le débat sur la conscription des ultra-orthodoxes prend un tournant explosif. Selon un sondage présenté à la conférence Sécurité & Service organisée par Ynet et Yedioth Ahronoth en partenariat avec l’Institut INSS, 41 % des Israéliens disent qu’ils encourageraient leurs enfants à ne pas s’enrôler si une loi entérinait l’exemption des jeunes haredim. Par ailleurs, 44 % estiment qu’une telle loi nuirait gravement à la motivation au service militaire.

Cette alerte populaire survient alors que la coalition de Benjamin Netanyahu vacille. Le 15 juillet 2025, le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah (UTJ) a annoncé son retrait du gouvernement après l’échec de la présentation d’un projet de loi sur les exemptions, promis lors de la formation de la coalition. Le journal Reuters indique que le Premier ministre perd sa majorité absolue, et que le Shas pourrait également se retirer dans les jours à venir.

À l’origine de cette crise : une décision de la Cour suprême israélienne de juin 2024, qui a déclaré inconstitutionnelles les exemptions automatiques des étudiants de yeshiva. L’armée a alors convoqué plus de 54 000 jeunes haredim — peu ont répondu à l’appel.

La défiance de la population s’accroît. Un sondage de l’Israel Democracy Institute, en novembre 2024, révélait que seulement 9 % des citoyens juifs soutiennent le maintien des exemptions. En mai 2025, 68 % des Israéliens, dont 60 % des électeurs du Likoud, préféraient voir tomber la coalition plutôt que de voter une telle loi.

Netanyahu se retrouve face à un dilemme : satisfaire ses alliés religieux ou risquer des élections anticipées. Si aucun compromis n’est trouvé d’ici la pause parlementaire du 27 juillet, la crise pourrait bien entraîner l’implosion du gouvernement.